J’ai été guéri miraculeusement du Covid 19 !

Il est grand temps maintenant de vous donner mon témoignage. Dans notre famille, nous avons une dévotion particulière à l’Enfant-Jésus, tant et si bien que nous avons fait réaliser en Italie une petite statue de lui qui trône dans notre coin prière et qui nous aide beaucoup à prier…

Le 11 mars 2020, je déjeunais avec un couple d’amis qui m’annoncèrent trois jours plus tard qu’ils étaient tous les deux diagnostiqués Covid 19. Six jours plus tard, nous étions en confinement. Le 28 mars, j’avais moi aussi un certain nombre de symptômes. En particulier, j’avais de la fièvre et il m’était de plus en plus difficile de respirer. J’avais du mal à monter l’escalier et cette impression très nette d’avoir les poumons en feu, pleins comme s’il ne me restait plus que 20% de mes capacités pulmonaires. Cela me rappelait une pneumonie que j’avais eue, adolescent. La situation empirait d’heure en heure. Allongé sur notre lit, je sentais le moment venir où il faudrait appeler un médecin, voire se rendre aux urgences. J’ai dit à ma femme, entre deux mauvaises respirations :
– Il faut faire quelque chose.
– Veux-tu que je te mette de l’huile de l’enfant-Jésus ? me propose-t-elle. Il faut dire que Marie a toujours un petit stock d’huile de l’enfant Jésus d’Arenzano (Italie), très connu pour ses nombreux miracles.
– Oui, très bonne idée, prions.

Je demande à Jésus de me guérir. Je sais qu’Il le peut. J’y crois ! Ma femme m’applique un peu d’huile sur le torse, tout en disant la prière qui accompagne le petit flacon. Amen ! Et là, soudain, dans une grande paix, toute la douleur, toute la gêne, s’envolent ! Mes poumons sont libérés et je respire de nouveau comme avant ! Je suis guéri du Covid 19 !

C’est la première fois de ma vie que j’ai vécu une guérison miraculeuse et je voulais vous la raconter. Merci Seigneur ! Merci l’Enfant-Jésus d’Arenzano ! (photo jointe)

Pour en savoir plus sur Arenzano…

Le culte à l’Enfant Jésus de Prague arriva dans la ville d’Arenzano (Italie, Ligurie) en 1900, grâce à un petit tableau exposé par les Pères Carmes à l’intérieur de leur petite église. Ce simple geste de piété donna naissance à un mouvement extraordinaire de dévotion, accompagné par des grâces et des miracles.

Le flux croissant de pèlerins justifia la construction d’un sanctuaire – le premier au monde dédie à l’Enfant Jésus – commencée en 1904 et achevé quatre ans plus tard. En 1924, une statue de l’Enfant-Jésus étaient solennellement bénie et couronnée par le Cardinal Raffaele Merry Del Val, envoyé par le Pape Pie XI, qui, en 1928, conférait au sanctuaire le titre de Basilique. Depuis, l’afflux de pèlerins n’a jamais cessé. Vous pouvez vous aussi le prier !

Pour aller plus loin :

Caricatures : jusqu’où va la liberté d’expression ?

“Les caricatures du prophète Mahomet blesse l’âme de millions de croyants dans le monde. Est-il si difficile de respecter ce qu’ils tiennent pour sacré ?” (…) Se moquer des religions n’est pas une « valeur de la république ».

Par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes

Même si, avec le couvre-feu et un reconfinement partiel, nos sujets de préoccupations changent ; même si nous sommes saturés d’informations, d’analyses et de polémiques au sujet de l’assassinat de M. Samuel Paty, il m’a semblé utile de proposer les réflexions qui suivent.

Car l’exécution de Samuel Paty, professeur d’histoire, à Conflans-Saint-Honorine, nous a sidérés par sa violence, par son injustice, par sa barbarie.

Nous ne pouvions pas imaginer que la haine irait jusqu’à cette extrémité sur le territoire de notre pays. Surtout pour des raisons religieuses. Est-il besoin de condamner encore une fois cet acte odieux ? Je le fais évidemment avec vigueur, rappelant les mots du Pape François dans son encyclique Fratelli Tutti :

« Le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré « fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les coeurs des hommes. […]En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens ». Fratelli Tutti, 285.

J’ose tout de même poser une question : faut-il, pour illustrer la liberté d’expression, continuer à présenter à des élèves des caricatures du prophète Mahomet ? Il nous a été répété que, dans notre pays, la liberté d’expression inclut un droit à la caricature et que le blasphème n’est pas un délit pour le droit civil. Nous avons donc le droit de caricaturer qui nous voulons et de poser des actes qui s’apparentent, pour des croyants, à un blasphème, sans être inquiétés par les lois de la République.

Mais la liberté d’expression est-elle incompatible avec le respect des personnes et, en particulier, de leur conscience religieuse ? A quoi est-elle orientée dans une société démocratique sinon au débat, au dialogue, à la compréhension d’opinions pergentes en faisant appel au travail de la raison. N’est-ce pas là, justement, l’esprit des Lumières ?

N’a-t-on rien de plus pressant à exposer aux élèves de nos collèges que des caricatures pour les initier au débat contradictoire, à la capacité de faire valoir leurs opinions personnelles, au droit à défendre leur point de vue ? Pour leur faire prendre conscience de leur faculté à penser par eux-mêmes et à exprimer une idée, une vision, un regard personnel, faut-il justement les orienter vers la caricature, ce procéder par lequel les traits sont forcés, les intentions sont déformés, les visages sont ridiculisés. La caricature est une défiguration de la réalité pour en faire ressortir un aspect que l’on veut critiquer, contester, combattre. Est-ce par ce biais que l’on veut éduquer les jeunes au dialogue et au respect ?

La liberté de s’exprimer ne légitime pas la déformation des idées ou du visage de l’autre sans aucune retenue. Quelle indignation susciterait-on si on caricaturait une personne en fonction de la couleur de sa peau, ou parce qu’elle est porteuse d’un handicap !

La liberté d’expression est un droit. Est-ce qu’elle ne comporte pas le respect des opinions, des convictions profondes, de la personne même de l’interlocuteur ? Peut-on impunément se moquer de ce qui, pour lui, a une dimension sacrée ? Ce qui est sacré est, à l’origine, ce qui appartient en propre au pin, au transcendant et qui est intouchable, inviolable à nos yeux. Nous ne pouvons pas le manipuler à notre guise sans avoir le sentiment de nous renier nousmêmes. Et celui qui profane cet espace sacré nous atteint dans ce que nous avons de plus intime, de plus secret, dans ce qui touche aux fondements de notre existence personnelle. Nous ressentons cette profanation comme une grande violence.

Par extension, il y a, dans notre vie, des réalités sacrées pour lesquelles nous avons aussi un respect absolu : un membre de notre famille, un ami, parfois même un objet, une maison… Nous avons évidemment de la peine quand cette réalité est interrogée, remise en cause par un tiers. Mais sa caricature nous est insupportable : qui pourrait admettre que sa mère ou un de ses enfants soit caricaturé en public sans en éprouver une extrême souffrance ?

Les caricatures du prophète Mahomet blesse l’âme de millions de croyants dans le monde. Est-il si difficile de respecter ce qu’ils tiennent pour sacré ?

Des dessins du journal Charlie Hebdo ont aussi été une offense pour les chrétiens que nous sommes. On entend dire maintenant qu’il faudrait continuer et amplifier ces illustrations moqueuses pour garantir et protéger le droit de faire connaître ses idées… Provoquer en humiliant et en choquant ne peut pas servir la cohésion et la paix sociales.

Je condamne encore une fois avec vigueur l’assassinat de M. Paty et je défends la liberté de s’exprimer mais l’ironie blessante est-elle vraiment ce qui favorisera la rencontre, le dialogue en vérité dont nous avons besoin avec les musulmans qui habitent notre pays ? Comment peut-on croire qu’on s’opposera à l’islamisme négateur de notre démocratie et de notre droit en caricaturant l’islam et en tournant son prophète en ridicule ? Se moquer des religions n’est pas une « valeur de la république », elle qui, à l’inverse, défend la liberté religieuse et la liberté de conscience.

Je me demande quel spectacle nous offrons aux musulmans du monde entier en donnant de façon si arrogante des leçons sur la liberté d’expression alors que ces dessins ne sont finalement qu’une insulte à leur foi et un mépris de leurs convictions religieuses.

Je ne crois pas que ces procédés soient dignes de notre pays, de notre culture, de notre tradition de respect et de civilité, de l’humanisme dont nous nous réclamons.

+ Nicolas Brouwet
Evêque de Tarbes

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Non, il n’existe pas de droit au blasphème !

Un rappel bienvenu de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, que je partage tout à fait…

Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse.

En terre d’Islam radical, le blasphème contre le prophète ou le Coran est passible de la peine de mort et dans certains cas par décapitation. Dans l’Église catholique, quand un tabernacle ou un ciboire contenant la présence réelle du Seigneur est profané, les chrétiens célèbrent des messes de réparations et de demande de pardon pour de tels actes de profanation.
Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres.

Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. Il m’avait répondu à l’époque qu’au gouvernement, il y avait eu un débat, car un certain nombre de ministres condamnaient une telle caricature au nom même d’une limite à la liberté dans un monde où nous sommes invités à vivre en frères.

Je dois avouer que j’avais pleuré devant une telle caricature qui blessait ma sensibilité de chrétien. Comment des journalistes peuvent-ils agir ainsi au nom d’un pseudo droit à une liberté totale et sans limites de caricaturer jusqu’à l’extrême et de s’en glorifier ? La démocratie ou le laïcisme n’ont rien à voir en cela.

Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai.

En même temps, cela ne justifie en aucune façon la décapitation d’un professeur d’histoire qui voulait réfléchir avec ses élèves sur la portée de telles caricatures et sur un tel blasphème remis au goût du jour dans une presse à scandale.

Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver !

Je comprends qu’il soit de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue, mais les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?

Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, je ne peux que redire : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. En même temps, il nous faut condamner avec force les actes de violences et de barbarie qui prétendent répondre à cette conception erronée de la liberté.

+ Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon

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Lettre ouverte au Président et au gouvernement en soutien aux musulmans blessés par les caricatures

Caricature communiste contre la religion. L’ombre effrayante de l’homme devient une croix sur laquelle est inscrite le mot « religion ». Dans sa poche se trouve une Bible. La légende se lit comme suit : “Traversez l’ombre menaçante et rejoignez la foule dans l’agitation joyeuse de la journée !” (on voit au second plan la maison des pionniers, un planétarium et un théâtre…). D’autres caricatures communistes – qu’on ne reproduira pas ici par respect pour les musulmans – s’attaquaient aussi à l’Islam, comme le fait aujourd’hui Charlie Hebdo, journal proche de l’extrême gauche…

Lettre ouverte au Président et au gouvernement en soutien aux musulmans blessés par les caricatures

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et messieurs les membres du gouvernement.

Chers amis musulmans,

chers frères en humanité,

Par cette lettre, je souhaite d’abord apporter mon soutien à la famille du professeur Samuel Paty, injustement assassiné par une main islamiste.

Mais aussi, apporter mon soutien aux musulmans blessés par les caricatures de Dieu, en tant que  simple chrétien.

Enfin je souhaite évoquer plus longuement ce prétendu « droit au blasphème » qui nous blessent comme croyants, s’attaquant à notre profond amour de Dieu, lequel, souvent, fait tout le sens de notre vie.

Précisons en préambule que ces blessures qu’on nous inflige par des dessins offensants n’excusent en rien ni la violence qui a couté leur vie à de trop nombreuses personnes, ni toute autre escalade, caricatures contre caricatures, outrances contre outrances, affronts contre affronts, dans une spirale qui mène à tout sauf à la paix entre les hommes.

Chrétiens, nous aimons la paix, et comme beaucoup de musulmans, nous voulons la préserver. Dans ce but, il est aujourd’hui plus qu’urgent de s’entendre sur ce qu’est vraiment la liberté d’expression et la liberté tout court, valeurs si galvaudées aujourd’hui.

Une crise de la liberté

Pour commencer, nous voulons d’abord déplorer avec vous une certaine inversion des valeurs qui se répand dans notre société actuelle et que la foi chrétienne réprime, au nom de l’humanité, du progrès humain et du développement humain intégral que nous recherchons tous. Ainsi, aujourd’hui, dans l’esprit de beaucoup de nos contemporains, la possibilité de faire quelque chose a remplacé la valeur de l’acte lui-même et se résume à cet axiome : « du moment que j’ai le choix, c’est bien ». Rien n’est plus faux, et les conséquences de ce relativisme sont désastreuses pour notre vivre ensemble, pour l’esprit de concorde et la paix civile.

Ce qu’est vraiment la liberté

Il faut revenir à ce qu’est vraiment la liberté. Qui est-elle ? Ce n’est pas d’avoir le choix entre telle ou telle possibilité, non : la liberté est de choisir le bien, car seul le bien rend libre. Choisir quelque chose de mal pour soi (ou pour les autres), ce n’est pas donc de la liberté, mais seulement l’exercice de sa volonté propre. On connaît bien la phrase « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » : encore enfant, je me souviens l’avoir vue sur un autocollant anti-tabac. On pouvait déjà y distinguer un glissement idéologique : en fumant, vous abimez pourtant à la fois votre santé et celle des autres qui peuvent respirer votre fumée. Fumer n’est donc pas une liberté, mais simplement un petit plaisir. Autre exemple : quelqu’un qui souhaite se suicider annihilera toutes ses libertés lors de son passage à l’acte : se mouvoir, respirer, vivre, etc. Quel qu’en soit le triste moyen, mettre fin à ses jours, puisque cela met fin à toute liberté, n’est pas une liberté, même si certains prétendent à tort qu’elle est « la plus grande de toutes ».

Ainsi, aujourd’hui, nous déplorons que la notion même de liberté soit en crise : déclinée à toutes les sauces, elle s’est affadie, au point qu’on aurait le droit de tout faire sous couvert de liberté. On se souvient bien du slogan de mai 68, « il est interdit d’interdire » et son corollaire inavoué : « tout est autorisé, même le pire ». Euthanasie, pédophilie, inceste, etc. en découlent malheureusement.

Cette couverture d’une collection d’affiches de 1981 intitulée “La lumière contre les ténèbres” montre un garçon essayant de s’éloigner d’une babouchka qui l’entraîne vers une église sombre et obscurantiste..

Dès lors qu’elle nuit, ce n’est plus de la liberté

Il faut se rappeler la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 4 stipule avec force : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Ainsi la liberté n’en est plus une dès lors qu’elle engendre une nuisance pour les autres, autrement dit un mal. Rappelons-nous que cet article 4 nous vient du fameux auteur de L’Esprit des lois, un certain Montesquieu, célèbre philosophe des Lumières. Lui-même s’était inspiré d’un certain Augustin d’Hippone, qui, dès le Ve siècle, s’intéressa à la notion de libre-arbitre, dans un ouvrage intitulé De libero arbitrio. Ainsi, pour Saint Augustin, « Dieu a conféré à sa créature, avec le libre-arbitre, la capacité de mal agir, et par-là même, la responsabilité du péché ». En exerçant son libre-arbitre, on ne fait donc pas que le bien, contrairement à la liberté.

La vraie liberté, c’est d’aimer

Pour nous chrétiens, la liberté, c’est d’aimer. Ainsi Saint Jean a écrit dans son Evangile : « la vérité vous rendra libres » (1). Et qu’est-ce que la vérité, si ce n’est la personne de Jésus, qui est amour et qui a dit « Je suis le chemin, la vérité, et la vie » (2) ? Le pape Benoît XVI, grand théologien, disait à ce sujet : « la liberté trouve tout son sens dans l’amour », ce qui demande non pas « d’agir à sa guise » mais de « se laisser guider dans ses intentions et ses actions par l’amour de Dieu » (3). C’est une bonne clef de discernement, pour croyant ou non : est-ce que cet acte que j’estime bon à poser, donc en toute liberté, est guidé par l’amour de l’autre, la recherche du bien de l’autre ? Est-ce que je le porte l’autre dans mon coeur quand j’estime avoir le droit, au nom de ma propre liberté, de lui dire telle ou telle chose ? Conséquence directe : si je caricature quelqu’un avec une outrance qui blesse, non, je n’exerce pas une liberté.

A propos d’un prétendu droit d’injurier

Ai-je le droit d’injurier ou de calomnier quelqu’un, au nom de la liberté ? Injurier, n’est-ce pas causer du mal à l’autre ? Et le calomnier, lui causer du tort auprès d’autres personnes ? N’est-ce pas dénaturer la liberté que de prétende en avoir le droit au nom de cette sacro-sainte liberté, ici abusivement appelée liberté d’expression puisqu’en réalité, ce n’est plus de la liberté ? En quoi une caricature outrancière – il existe aussi des caricatures qui n’offensent pas autrui – serait-elle un bien ? En quoi défigurer et salir Jésus ou Mahomet, et par la même occasion offenser les croyants, serait défendable ? On le voit bien avec les caricatures de notre président au Moyen-Orient, qui ne sont pas belles à voir…

Intitulée “Les immortels”, cette caricature montre Dieu disant : « Vous m’avez laissé tomber, mes serviteurs. J’ai honte d’être vu sur Terre maintenant ! » à un groupe de squelettes vêtus de vêtements religieux.

A propos d’un prétendu droit au blasphème

Quid du « droit au blasphème » invoqué par notre président ? Là encore, revenons au sens des mot : d’après Wikipédia, la notion de blasphème désigne – justement – le fait de « parler mal de quelqu’un, injurier, calomnier ». Prenons un exemple : si vous injuriez un membre des forces de l’ordre, vous serez passible d’être condamné pour injure à représentant de l’autorité publique. Ainsi, pas plus qu’il n’y a de droit à l’injure, il n’y a pas de droit au blasphème. Entendons-nous : en République, il n’y a pas non plus d’interdiction de blasphémer, parce que le blasphème est un mot du vocabulaire religieux, qui implique la reconnaissance de la notion de sacré. Un mot qu’un Président en exercice, soucieux du respect des institutions républicaines, ne devrait donc même pas employer… « Rendez à à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (4), a ainsi déclaré l’inventeur de la laïcité, un certain… Jésus.

Une prétendue défense de la liberté, y compris d’expression

Beaucoup de nos contemporains se font les défenseurs, les chantres de la liberté, en particulier d’expression, au nom de cette philosophie des Lumières. Ils déplorent même à grands cris, dans de nombreux médias, qu’elle soit si attaquée. Ils ignorent pourtant qu’en poussant trop loin le bouchon, c’est la liberté elle-même qu’ils combattent par leurs propos injurieux et qu’ils condamnent par leurs actions coupées du bien. Leur liberté n’est plus de choisir un bien, celui des autres et de l’humanité. Elle est seulement l’expression de leur bon petit vouloir. On peut alors citer Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes ». Par leur individualisme qui place leurs petites envies en priorité dans leur ligne de conduite – dire du mal ou caricaturer à outrance si on en a envie, etc. – fondées sur un culte idolâtre d’une liberté galvaudée et d’un laïcisme de combat, drapés dans des valeurs qu’ils prétendent défendre mais qu’en réalité ils corrompent avec leur idéologie extrémiste, ils ternissent ainsi la vraie liberté, parfois même au nom d’une lutte contre un obscurantisme auquel ils finissent pourtant par contribuer.

Ainsi, comme croyants et quelle que soit notre confession religieuse, nous ne pouvons pas nous résoudre à tout accepter au nom d’une liberté d’expression qui n’en est pas une et qui porte en son sein la discorde et la haine de l’autre pour ce qu’il croit.

Nous aussi chrétiens, comme croyants, nous sommes blessés par les caricatures de Mahomet, comme celle de Jésus ou de nos pasteurs, et nous refusons donc d’accepter cette indéfendable outrance à ceux qui croient, pour ce qu’ils sont.

Pourrons-nous encore accepter sans rien dire qu’un livre de caricatures religieuses soit distribué par les régions dans les écoles, comme à l’époque communiste en URSS ?

Comme le disait encore Saint Augustin : « A force de tout voir on finit par tout supporter, à force de tout supporter on finit par tout tolérer, à force de tout tolérer on finit par tout accepter… et à force de tout accepter, on finit par tout approuver ! ».


Notes

(1) La Bible, Evangile de Jean, chapitre 8, verset 32.
(2) Evangile de Jean, chapitre 14, verset 6.
(3) Benoît XVI, méditation du dimanche 1er juillet 2007.
(4) Evangile de Matthieu, chapitre 22, verset 21.

Rencontre de TGV : n’aie pas peur, Jésus est à tes côtés !

Figurez-vous qu’hier soir, en prenant mon TGV, j’ai commencé par prier un bout de chapelet. Très content de la journée passée à Paris pour un beau projet de Lights in the Dark, cependant un peu inquiet pour notre trésorerie (toujours 2 mois devant nous depuis 5 ans, et en ce moment, c’est un peu plus difficile), j’ai demandé au Seigneur un peu d’encouragement. Lights in the Dark, après tout, n’est-ce pas SA mission ? Ayant terminé mon chapelet, j’ouvre une présentation de Lights in the Dark pour la retravailler. A cet instant précis, ma voisine de TGV, que je n’avais jamais vue de ma vie, me demande :

– Vous faites partie de Lights in the Dark ? (elle avait dû voir le logo de notre association).
Je lui réponds :
– Oui, en effet…
– Alors vous connaissez Jean-Baptiste Maillard ?
– Un peu, oui… c’est moi.
– Ca alors, me dit-elle, c’est incroyable ! J’ai prié pour Giovanni, que vous avez évangélisé il y a deux jours ! (voir mon précédent post). C’était surréaliste ! Elle a ajouté :
– Votre mission, c’est super, et j’aimerais bien en savoir un peu plus. Et du coup, je lui ai fait toute la présentation, jusqu’à ce qu’elle arrive à destination (Vendôme), où allait rendre visite à sa mère.

Nous allons garder le contact, sachant qu’elle connaît peut-être, m’a-t-elle dit, des donateurs susceptibles de nous soutenir ! En arrivant à Tours, j’ai remercié le Seigneur pour cet encouragement très net, parce que la probabilité qu’une personne qui prie à nos intentions se trouve à côté de moi dans le même TGV (2 rames), un samedi soir, est quand-même bien mince !

J’en tire deux conclusions :
1. Oui, le Seigneur est bien là, à nos côtés ! Et peut-être plus que vous l’imaginez vous-même, pour vous aussi, dans votre vie !
2. Parmi tout ce qui nous encourage dans notre belle mission d’évangélisation sur Internet, il y a d’abord les personnes évangélisées qui font un pas de plus vers Jésus, voire parfois même demandent le baptême ou retournent à l’Eglise, grâce à votre prière et celle du monastère invisible Carlo Acutis…
mais il y aussi toutes ces personnes, comme vous, que nous ne connaissons pas forcément, qui prient pour nous, et qu’il est temps de remercier : MERCI, DU FOND DU COEUR !

Pour en savoir plus sur Lights in the Dark : www.lightsinthedark.info.

Rendez-nous Jésus-hostie !

Lorsqu’on me demande de rendre compte de l’espérance qui est en moi, dans la vie physique comme sur Internet (quand j’évangélise par exemple avec les e-missionnaires de Lights in the Dark), je raconte toujours que j’ai rencontré Jésus le jour de ma première communion !

C’était à l’âge de 7 ans, quand j’ai mangé pour la première fois le bout de pain qui se transforme en Jésus par les mains du prêtre : une expérience incroyable, j’ai eu l’impression que quelqu’un entrait dans mon coeur, de façon puissante (grande chaleur) et douce à la fois (une grande paix). Ce jour-là, j’ai compris, expérimenté dans mon corps que Dieu était une personne à part entière, une personne vivante ! Et cela a changé le cours de ma vie, depuis j’essaye de vivre avec le Seigneur et de communier le plus souvent possible ! Cela m’a même coûté ma cheville droite, un jour où je ne voulais pas manquer la messe, mais c’est une autre histoire… Le plus fou, pourrais-je ajouter, c’est que je suis loin d’être le seul d’avoir vécu cette expérience d’une rencontre personnelle avec Jésus-hostie : des millions d’autres comme moi aussi ! Peut-être vous aussi ? Et si vous n’êtes pas encore croyant, sachez que cela peut vous arriver aussi ! Ainsi, Jésus-hostie tient une grande place dans ma vie, comme pour beaucoup d’autres de mes frères dans la foi et qui en sont privés.

Et, depuis de le début du confinement, je souffre beaucoup de ne plus communier, ayant aussi l’habitude de la messe en semaine… Oh, bien sûr, je ne suis pas à plaindre, je suis confiné en famille, je prie aussi mon chapelet (relire mon billet : le chapelet sauvera le monde), je lis la Bible… Mais voilà : cela fait déjà, quatre fois, la nuit, que je rêve que je communie, dans différentes situations ! C’est dire !

Nous avions tous bien compris les mesures du confinement, que nous avons suivis à la lettre, pour sauver des vies. Hier, à 15h, pour savoir à quelle sauce nous allions être mangés, j’ai suivi le discours en direct du Premier ministre présentant son plan de déconfinement. J’espérais une bonne nouvelle : et voici que j’apprends, stupéfait, que les cérémonies religieuses ne sont pas autorisées avant le 2 juin, alors qu’on pourra prendre le métro et se rendre dans presque tous les commerces !

L’archevêque de Paris est monté au créneau sur Radio Notre Dame en rappelant qu’aller à la messe, ce n’est pas aller au cinéma :

Très… remonté, cet ancien médecin a affirmé que pour nos gouvernements, « l’anthropologie, c’est zéro ! ». « Qu’est-ce que l’homme et fondamentalement, qu’est-ce que l’humanité, ils ne savent pas du tout, c’est ça le grand vide ! ». Communier, ajoute-t-il, « c’est vital ». Et de préciser qu’ils avaient négocié la date du 16 mai…

Cette question vitale n’entre pas en considération pour nos hommes politiques inquiets que la pandémie puisse repartir ? Dommage ! Car pour reprendre les mots du philosophe italien Lanza del Vasto, à la messe, quand nous mangeons Jésus, c’est lui qui nous mange, c’est sa vie qui détruit notre corps mortel, nos égarements, qui descend dans notre chair pour purifier de la boue, pour nous racheter, qui descend dans notre tombeau pour vivifier la mort et nous offrir la vie éternelle ! C’est une œuvre d’humanité instituée par le Christ et dont nous avons besoin !

De nombreux autres évêques sont indignés, comme Mgr Le Gall, évêque de Toulouse, qui annonce dans Famille Chrétienne avoir lui aussi fait des propositions au gouvernement : « Il aurait mieux valu autoriser le culte public progressivement et calmement, en nombre limité, comme nous l’avions proposé au gouvernement. Nous n’avons pas été entendus. Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. »

Ainsi, l’évêque de Nanterre, Mgr Rougé, membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France et ancien aumônier des députés à l’Assemblée nationale, a dénoncé dans une vidéo « un défaut de respect des croyants et de la liberté religieuse incroyable et incompréhensible, ainsi qu’un tropisme anti-catholique chez notre président de la République ». Il nous invite à dire combien nous sommes choqués de la manière de traiter la question des cultes dans cette crise… Ce que je fais donc, avec ce billet !

Mgr Rey non plus ne mâche pas ses mots, dans cette vidéo qu’il vient de publier : il parle de ségrégation, il a raison !

Mais sinon, à part protester, que faire ? Comme le suggère sur Twitter le Père Jean-Baptiste Nadler, curé de paroisse à Vannes et membre de la Communauté de l’Emmanuel, spécialiste de la liturgie (*) et brandissant le rituel de l’eucharistie en dehors de la messe, pourrait-on envisager la distribution de la Sainte Communion en-dehors de la célébration de la messe ? Il se dit même prêt à y consacrer plusieurs heures par jour, avec les gestes barrières et les distances sociales idoines, à la table de communion. Cette solution est à étudier avec le plus grand sérieux, et nous, simples fidèles, demandons à nos prêtres d’y réfléchir. Le 11 mai, rendez-nous Jésus-hostie !

Jésus prem’s  !

(*) Il est notamment auteur du livre Les racines juives de la messe, préfacé par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia.

Le chapelet sauvera le monde !

[Mise à jour du 15 mars : avec une dizaine de sanctuaires mariaux, nous venons de lancer TousavecMarie.com : rejoignez-nous !]

Le monde va mal : guerres, épidémies, trafics, corruption, familles déchirées, conflits sociaux, pollution de la planète, abus sexuels dans tous les milieux… Que fait-on ? Nous cherchons des solutions… mais…

Il y a 100 ans, la Vierge Marie est venue à Fatima, elle nous a dit : « Il n’y aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun d’entre nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations, il n’y aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire. » Elle a demandé de dire le chapelet tous les jours. A l’Ile-Bouchard en 1947, elle a demandé la même chose, comme dans beaucoup d’autres lieux… A Pontmain, elle a dit aussi : « priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps ». Si tous les catholiques s’y mettaient, la face du monde serait changée !

1. Vous n’arrivez pas à prier le chapelet au quotidien ?

Demandez la grâce, commencez petit : une dizaine de “Je vous salue Marie”, puis 2, 3,4, 5… 20. Il faut se décider ! Et si vous profitiez du carême qui commence pour s’élancer sur ce chemin ?

2. Vous oubliez toujours votre chapelet chez vous ?

Ça, c’est un peu l’excuse du type “désolé, j’ai piscine”. Dieu avait tout prévu : Il nous a mis une dizaine de chapelet au bout de nos chaque mains : 10 doigts. Et si vous vous trompez ? Votre ange gardien fait vos comptes, ce n’est pas très grave, Dieu n’est pas un apothicaire ! Et puis, un chapelet ne coûte pas trop cher : vous pouvez même en acheter des poignées et en mettre dans toutes vos poches, cela ne pèse rien !

3. Vous trouvez que c’est une prière trop « simpliste » ?

Voyez les choses autrement : c’est la prière la plus facile, la prière passe-partout, vous pouvez la dire dans les files d’attente, dans le train ou le métro, chez le médecin, une main discrètement dans votre poche… Le chapelet, on peut le dire dans son lit lorsqu’on a une insomnie, et qu’on ne veut pas réveiller sa femme en allumant, dans la voiture sur la route, en promenade comme on a vu si souvent Jean-Paul II l’égrainer, dans une église, seul ou avec d’autres… Vous pouvez l’interrompre et la reprendre au cours de votre journée. Apprenez-le à vos enfants : plus tôt ils y seront habitués, plus tôt ils le diront sans difficulté.

4. Le chapelet est une prière trop… pauvre spirituellement ?

Le chapelet est justement la prière de l’humilité, des pauvres, des petits, des sans-voix. Combien de saints en ont parlé et y étaient fidèles… Sainte Mère Teresa le disait constamment. « La fidélité au chapelet amènera beaucoup d’âmes à Dieu », a-t-elle dit. Et aussi : « Accrochez vous au chapelet comme la plante grimpante s’accroche à l’arbre. Sans Notre-Dame, nous ne pouvons pas tenir ! » . Le chapelet est aussi une forme de lectio divina, qui nous fait méditer sur le mystère central de l’Evangile : l’Incarnation, mâchant la Parole de Dieu, cette salutation de l’ange Gabriel et d’Elisabeth. En y apportant notre propre réponse, avec la tradition de l’Eglise « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort » … Par cette réponse, nous nous reconnaissons pauvres pêcheurs pour accueillir ce grand mystère du salut dans nos vies. Enfin, avec le chapelet, les mystères de la vie de Jésus nous sont enseignés avec le regard de la Vierge Marie, je dirais même nous regardons chaque mystère en nous associant à elle et aux différents sentiments qu’elle vit aux côtés du sauveur.

5. Vous trouvez encore que le chapelet est une prière trop répétitive ? Qu’il n’apporte rien ?

Apprenez à dire votre chapelet par le coeur, demandez cette grâce à la Vierge Marie. Personnellement, j’ai reçu ce cadeau en partant à Medjugorje avec le Club Medj, il y a plus de 10 ans déjà… Cela a changé ma vie, car la Vierge Marie vous rapproche de Jésus. De la vie des sacrements, à commencer par l’eucharistie et la confession régulière. A la suite de ce pèlerinage, j’ai rencontré ma future femme dans un groupe de chapelet… une certaine… Marie ! Comme quoi, rien n’est impossible… avec la prière du chapelet ! 😉

A vous de tenter votre chance ! 😉

Pour aller plus loin :  comment prier le chapelet ? (image)

Vidéo complémentaire : Le visiteur apostolique de Medjugorje invite les catholiques français à y venir en pèlerinage :

Mgr Hoser, nommé par le pape en mai 2018 visiteur apostolique de la paroisse de Medjugorje en Bosnie-Herzégovine, était de passage en France les 10 et 11 février. A cette occasion, il fait le point sur le sanctuaire et ses apparitions mariales, notamment depuis que les pèlerinages diocésains y ont été autorisés en mai 2019.

Sur le même thème : Medjugorje, L’Ile-Bouchard ou la Rue du Bac ont désormais le même statut !

Mon TGV bloqué 7 heures : de quoi évangéliser !

Il faut absolument que je vous raconte ce qui m’est arrivé hier. J’avais rendez-vous à midi à Paris avec une fondation, susceptible de soutenir la mission de Lights in the Dark, alors que nous étions presque ‘à sec’. Je prends le TGV de 8h08, ayant placé un rendez-vous avec une e-missionnaire en milieu de matinée.

Premier incident

Et voilà qu’à 8h30 environ, le TGV nous précédant heurte un chevreuil… Nous sommes stoppés. Je prie. Une demi-heure plus tard, nous repartons… « Ouf, me dis-je, car ce rendez-vous de midi est très important pour nous ! ».

Deuxième incident

Or voilà que 10 minutes plus tard à peine, 5 km avant Vendôme, le câble-caténaire de notre tronçon est arraché par un autre TGV, sur plus de 3 km… Une première heure s’écoule. A l’occasion de diverses de réactions des passagers, je témoigne de l’espérance chrétienne à mon voisin de gauche, qui glosait sur la peur. Il s’avère être un moine de bouddhiste, adepte de la philosophie zen. Très longue et belle discussion ! Les autres voisins écoutent. N’acquiescent pas toujours. J’en viens au cœur du sujet : le Christ, Dieu incarné en une personne vivante. J’annonce aussi le kérygme. Je me dis que le TGV va peut-être repartir, si je continue… Je vais lire à mon voisin une “lettre d’amour du Père pour lui“, basée sur la Bible, que j’ai dans mon ordi. Puis, voyant qu’il s’ennuie et qu’il n’avait pas prévu de bouquin, je lui passe notre livre “Evangéliser sur Internet, mode d’emploi“.

– C’est pour quel public ? me demande-t-il.

– Pour les cathos, mais ça vous montrera ce qu’on fait.

Il le commence, captivé…

– Ça pourrait me servir à moi aussi, me dit-il. (« Oh oui, servez-vous en autant que vous voudrez, me dis-je !  »). Finalement, c’est tout le carré à 4 que j’évangélise…

– Vous savez, tout ça, c’est de ma faute, dis-je…

– Ah bon, pourquoi ?

– Je devais rencontrer une fondation pour notre association, c’était mon rdv de l’année !  ».

J’essaye d’expliquer, un peu en vain – à vue humaine – ce que nous faisons, les rencontres avec ceux qui ne connaissent pas Dieu… Il fait chaud, il n’y a plus de clim, je suis sur mes batteries de secours…

Une scène surréaliste…

Soudain, la fondation en question, que j’avais prévenue de mon problème, m’appelle. Je quitte mon carré et je me rends sur la plateforme. Quinze personnes y sont pour fumer, porte grande ouverte sur la campagne. On me laisse une place, je m’assieds sur les marches au-dessus du vide. Au téléphone, on me dit : « c’est vraiment du combat, ce qu’il vous arrive ! vous devriez prendre le micro du TGV et annoncer que tout cela, c’est de votre faute ! ». Rires. « Je leur ai dit, mais ils ne me croient pas… ». A l’autre bout du fil, tout le monde rit de plus belle. Puis ils me demandent de leur parler de Lights in the Dark. Et me voici, pendant 20 minutes, à parler à haute et intelligible voix – pour être sûr d’être bien entendu – de la mission de notre association, des sites que nous montons spécialement pour ceux qui sont loin de l’Eglise, comme Lavieapreslamort.com par exemple, et des conversations que nous avons en direct avec eux, via notre live chat’… (lire aussi cet interview du président de l’association). Tous mes voisins d'”infortune” écoutent, très attentifs, d’autant que je suis le seul au téléphone… Mini-conférence de plateforme TGV. Je parle de donner son témoignage d’une rencontre personnelle avec le Christ. Oh, ça, le Toto en a pour ses frais ! Avant d’avoir terminé cette présentation à distance de Lights in the Dark, et quelque peu surréaliste, l’alarme de la porte se déclenche, pendant 2 longues et bruyantes minutes, puis la porte se ferme. Nous voici enfin partis, il est 15h, cela fait 7 heures que je suis dans ce TGV, et à force d’évangéliser, je n’ai pas vu le temps passer ! L’Evangile du jour, que me donne l’appli Evangelizo, commence par : “En ces temps là, Jésus disait à ses apôtres : « Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. » (Mt 10,7)”

N’est-ce pas que j’ai fait sans le savoir, bien malgré moi ? Décidément, le Seigneur a des plans que nous n’avons pas ! Un ami me met par SMS : « courage, aujourd’hui, c’est Saint Barnabé, patron des voyageurs ! ». Je demande donc à ce saint d’arranger la fin du voyage. A Vendôme, les pompiers nous attendent, et nous donnent bouteilles d’eau et plateaux repas. Enfin de quoi se restaurer un peu ! J’attends encore trois-quart d’heure un TGV pour revenir à Tours, car je dois impérativement être à RCF Saint Martin à 18h15, pour une interview en direct. Mais l’Esprit Saint avait encore ses idées : voici que je tombe nez à nez – je le reconnais – avec le député PS qui avait rédigé la proposition de loi du mariage pour tous dans le programme de M. Hollande. Rebelote, évangélisation de quai de gare ! Je l’aborde…

– Bonjour monsieur, êtes-vous toujours député ?

– Non, j’ai été balayé… mais je suis resté fidèle à mes convictions.

– Bravo ! La fidélité, ça paye toujours. Moi, aussi, j’ai les miennes.

– Ah bon, lesquelles ?

– Je suis catho… assez engagé.

– Circonstance aggravante, me répondit-il, goguenard.

– Plus qu’aggravante, même, ajoutais-je, avec un clin d’oeil. (Sourires)

– Et que faites-vous dans la vie ?…

Je lui explique Lights in the dark… encore et toujours !

A vue humaine, c’est raté…

Notre TGV retour entre en gare. A vue humaine, 7 heures perdues, une présentation ratée “devant” cette fondation, deux autres rendez-vous importants annulés à Paris… En arrivant à Tours, lessivé, je passe voir le Seigneur à l’adoration. Telle est ma prière : « Seigneur, c’est ta mission, c’est pour toi que je fais tout ça, alors la réponse de la fondation, tu t’en occupes, je te demande juste 3 mois de plus pour Lights in the Dark. »

Arrivé chez moi, j’ai la réponse de la Fondation : ils nous soutiennent et nous donne plus que j’avais demandé ! Sans même les avoir vus en vrai ! Comme quoi, c’est vraiment le Seigneur qui mène la barque !

Nous repartons pour quelques mois : merci Jésus ! J’appelle le Président de Lights in the Dark. J’apprends que lui aussi a eu du combat : au petit matin, sa femme et lui ont découvert que quelqu’un avait méticuleusement couvert leur porte d’entrée et le mur de… charmantes crottes de chien… Alors qu’il s’entend très bien avec son voisinage ! Tout est déjà nettoyé… mais quelle journée ! Elle se termine merveilleusement bien : pour moi, très belle rencontre avec le journaliste de RCF, j’ai pu annoncer notre soirée Lights in the Dark à Tours, vendredi soir prochain, à 20h, également en direct sur notre chaîne Youtube et notre page Facebook !

Merci Seigneur de toutes ces folies que Tu nous fais faire pour ta Gloire !

Pour aller plus loin :

Soutenir notre association ?

 

 

 

 

Medjugorje, L’Ile-Bouchard ou la Rue du Bac ont désormais le même statut !

Dimanche, le pape a autorisé les pèlerinages publics à Medjugorje. Pendant de longues années, dès que je parlais ici de ce lieu marial, où j’ai reçu de nombreuses grâces (comme celle de m’avoir permis de rencontrer mon épouse Marie – ce qui n’était pas gagné 😉), cela donnait lieu à des discussions passionnées et sans fin. On nous disait par exemple que ce n’était pas possible, car ces apparitions étaient « trop longues », et je répondais qu’au Laus, elles ont duré plus de cinquante ans, que la Sainte Vierge pouvait faire bien ce qu’elle voulait…

Nous sommes donc très heureux, avec ma chère épouse, de la décision du pape ! Une fois n’est pas coutume 😉, je voudrais donc en profiter pour apporter quelques précisions sur le sujet, en faisant un parallèle entre Medjugorje, L’Ile-Bouchard et la rue du Bac. Vous découvrirez peut-être ainsi que ces trois sanctuaires ont le même statut ! (Mettez vite vos sites à jour… 😉 )

 
1. Alors bien sûr, la décision du pape n’est pas une reconnaissance officielle de Medjugorje.
 
2. Cependant, il s’agit d’une avancée puisque désormais, l’Ile-Bouchard et Medjugorje sont sur le même plan. Citons le site de l’Ile Bouchard : “Le décret de 2001 n’est pas la reconnaissance de la « surnaturalité » des faits de 1947, sur laquelle l’église ne s’est donc pas encore prononcée, mais le décret d’autorisation du culte public et des pèlerinage. Avant les pèlerins venaient à titre individuels ; depuis 2001, une paroisse, un diocèse, une communauté peut venir officiellement en pèlerinage.”
 
3. Maintenant, Medjugorje a donc le même statut que l’Ile-Bouchard ou encore… la rue du Bac.
 
4. Concernant la rue du Bac, Catherine Labouré a été canonisée – ce qui n’est pas le cas des voyants de l’Ile-Bouchard – cependant le lieu n’est pas reconnu officiellement parce qu’elle est morte sans avoir été interrogée de son vivant par l’Eglise (Catherine ne voulait qu’on sache que c’était elle… quelle humilité ! 😉 ).
 

A Medjugorje, une statue du Christ suinte de l’huile au genou, pour des raisons inexpliquées jusqu’ici… les fidèles la recueille précieusement.

5. Pour rappel, la position de l’Eglise sur les apparitions peut prendre 3 formes :

– “constat de supernaturalitate” (latin) = reconnaissance officielle : on constate qu’il y a eu surnaturalité (une quinzaine de lieux reconnus, parmi lesquels Lourdes, Fatima, Guadalupe, Kibeho*…, dont 6 en France, qui forment un grand M sur le pays !)
– “constat de non supernaturalitate” = non-reconnaissance, ou constatation de non-surnaturalité : l’Eglise affirme qu’il ne s’est rien passé et met son veto. Il est déconseillé de s’y rendre.
– “non constat de supernaturalitate” = non-constatation : l’Eglise dit qu’elle ne rend pas son jugement. C’est le cas de Medjugorje : précisons que tant que les dites ‘apparitions’ ont lieu, il est impossible de conclure le procès. C’est aussi, à ma connaissance, le seul lieu avec des ‘apparitions’ en cours qui ont l’autorisation des pèlerinages publics… ce qui montre aussi que l’Eglise admet qu’il y a de bonnes choses pour les fidèles. Au passage, les critères de discernement de l’Eglise sont 1. la conformité du message avec la sainte Écriture (ce qui semble être le cas des messages de la ‘Gospa’ ?), 2. la communion avec l’Église, 3. la cohérence entre messagers et message. 4. Les fruits spirituels de conversion (qui sont très nombreux !).
 
6. Rappelons aussi que nous ne sommes pas obligés de croire aux apparitions. Si elles sont des signes visibles de la présence de Dieu dans le monde, l’attitude de l’Eglise vis-à-vis des apparitions est d’abord de maintenir qu’il n’y a qu’une seule révélation de Dieu, celle qui s’est accomplie en Jésus, à travers sa vie, sa mort et sa résurrection, et le don de l’Esprit saint (pour aller plus loin, lire cet article d’Aleteia : Un catholique doit-il forcément croire aux apparitions ?).
 
7. « Venez, et vous verrez. » Jn 1,39. Le mieux reste encore de e rendre soi-même en pèlerinage à Medjugorje, non pas en enquêteur – quoique la grâce pourrait également vous tomber dessus derrière un pilier ! 😉 – mais pour demander au Seigneur d’y recevoir de nombreux cadeaux spirituels ! Vous pouvez même emmener avec vous, tout officiellement, votre paroisse, votre diocèse, votre évêque. 😉
Pour en savoir plus :
(*) Guadalupe (Mexique): 1531, Notre Dame du Laus: de mai 1664 jusqu’en 1718, Aparecida (Brésil): 1717, Rome : 1842, la Salette: 1846, Lourdes : 1858, Pontmain: 1871, Champion (États-Unis) : 1859, Pellevoisin : 1876, Fatima : 1917, Beauraing : 1932, Banneux : 1933, Lipa (Philippines): 1948, Akita (Japon) : 1973,  Kibeho (Rwanda): 1981, San Nicolás (Argentine) : 1983.

La cathosphère est enflammée, mais de quoi ?

La cathosphère serait enflammée, lit-on dans certains médias.. Mais de quoi ? Enflammée de l’amour de Dieu, pour l’annonce de l’Evangile ? Certainement, mais alors pas assez ! Depuis quelque temps déjà je me disais, voyant les discussions sur Facebook entre catholiques : « J’aimerais qu’on parle moins de crise de l’Eglise, et plus de sa mission première, l’évangélisation ». Or cette lettre de Benoît XVI me semble une formidable opportunité, oserais-je dire une chance, de nous interroger à ce sujet ! Mon avis sur la question…

Le texte à l’origine de cette nouvelle polémique est de Benoît XVI. Je viens de le lire en entier (faites-le aussi), et je ne suis pas vraiment surpris : le pape émérite rappelle certaines vérités toujours bonnes à entendre et à être rappelées… même si cela dérange. Et je découvre que dans ce qui fait débat ici, il est bien question d’évangélisation…

Notons d’abord que Benoît s’inscrit dans la droite ligne de son successeur, qu’il a même ces mots de conclusion :

Au terme de mes réflexions, je tiens à remercier le pape François pour tout ce qu’il fait afin de nous montrer, encore et toujours, la lumière de Dieu, qui n’a pas disparu, même aujourd’hui. Merci, Saint-Père !

Il est donc inutile d’opposer le pape François et Benoît XVI, comme l’on fait certains commentateurs au sujet de cette prise de parole inattendue ! Je ne m’étendrai pas ici sur les abus dont il est question, ils sont réels et les victimes ont besoin de tout notre soutien. Ils ont aussi besoin de justice, c’est le premier degré de la charité que nous leur devons.

Cependant, comme je suis un passionné de l’évangélisation, qu’il me soit permis d’y relever tout ce qui a trait à cette mission n°1 de l’Eglise. Aussi vais-je ici délibérément me concentrer sur la 3ème partie du texte.

Benoît XVI y pose d’abord une bonne question :

Que devons-nous faire ? Peut-être devrions-nous susciter une autre Église en réponse à ces problèmes ? C’est quelque chose qui a été déjà expérimentée, et qui a échoué. Seuls l’obéissance et l’amour envers notre Seigneur Jésus-Christ peuvent nous montrer la voie à suivre. Commençons donc par essayer de comprendre à nouveau, et de l’intérieur, ce que le Seigneur a voulu et veut avec nous.

Faisons-nous l’effort – spécialement en ce temps de Carême – de comprendre ce que Jésus veut nous dire ? Et puis, (tant que nous y sommes ;-)), de ce que Benoît XVI a aussi voulu nous dire dans ce texte ?

Le pape rappelle donc, fort utilement, ce qu’est la voie du salut pour toute l’humanité : « apprendre à aimer Dieu ». Un Dieu qui vit une « histoire d’amour avec nous » et souhaite y associer tous les hommes (ce qui devient possible par l’évangélisation) :

Si nous voulions synthétiser au maximum le contenu de la foi tel qu’il est présenté dans la Bible, nous pourrions dire que le Seigneur a initié une histoire d’amour avec nous et souhaite y associer toute la création. Le contrepoids contre le mal, qui nous menace et menace le monde entier, ne peut consister qu’en notre abandon à cet amour. Il est le vrai contrepoids au mal. La puissance du mal naît de notre refus d’aimer Dieu. Celui qui met sa foi dans l’amour de Dieu est racheté. Le fait que nous ne soyons pas rachetés est une conséquence de notre incapacité à aimer Dieu. Apprendre à aimer Dieu est donc la voie de la rédemption pour l’humanité.

Aussi, nous est-il demandé de nous rappeler que pour être sauvés, il faut mettre notre foi en Dieu. Benoît XVI nous dit aussi que cet apprentissage ne peut se faire dans un esprit de relativisme, en l’occurrence du bien ou du mal, esprit qui ne peut conduire à la certitude de l’existence de Dieu – de ce Dieu amour, créateur, qui est bon et qui veut le Bien, esprit qui ne peut donc conduire les hommes à la foi :

Le premier don fondamental que nous offre la foi est la certitude que Dieu existe. Un monde sans Dieu ne peut être qu’un monde dépourvu de sens. Car sinon, d’où vient tout ce qui est ? En tous cas, il n’y aurait pas de fondement spirituel. C’est simplement là, sans véritable but ni sens. Il n’y a alors pas de notion de bien ou de mal. Celui qui est plus fort que l’autre s’impose. Le pouvoir est alors l’unique principe. La vérité ne compte pas, elle n’existe d’ailleurs pas. C’est seulement quand les choses ont un fondement spirituel, qu’elles sont voulues et pensées — seulement quand il y a un Dieu créateur qui est bon et qui veut le Bien — que la vie de l’homme peut également avoir un sens.

Un peu plus loin, Benoît XVI nous rappelle la tâche qui nous revient, notre responsabilité première, à nous catholiques :  transmettre ce joyeux message d’un Dieu amour et qui existe ! Autrement dit, l’évangélisation…

Alors la phrase « Dieu est » devient in fine un message de joie, précisément parce qu’Il dépasse toute compréhension, parce qu’Il crée et est l’amour. Faire en sorte que les hommes reprennent conscience de ce message est la tâche première et fondamentale que le Seigneur nous confie.

Jean-Paul II disait fort justement que sans le Christ, il n’y a pas de place pour l’homme (1). Benoît XVI ne dit pas autre chose en regardant lucidement notre société occidentale qui, pour une grande part, refuse Dieu :

Une société sans Dieu — une société qui ne Le connaît pas et qui Le considère comme inexistant — est une société qui perd son équilibre. Notre époque a vu l’émergence de la formule coup de poing annonçant la mort de Dieu. Quand Dieu meurt dans une société, elle devient libre, nous assurait-on. En réalité, la mort de Dieu dans une société signifie aussi la mort de la liberté, parce que ce qui meurt, c’est le sens, qui donne son orientation à la société. Et parce que la boussole qui nous oriente dans la bonne direction en nous apprenant à distinguer le bien du mal disparaît. La société occidentale est une société dans laquelle Dieu est absent de la sphère publique et n’a plus rien à y dire. Et c’est pour cela que c’est une société dans laquelle l’équilibre de l’humain est de plus en plus remis en cause.

Aussi, en toute logique, Benoît XVI appelle à replace Dieu – et donc le Christ – au centre de nos vies, de nos existences, et donc de notre mission de baptisés :

L’une des premières tâches qui doivent découler des bouleversements moraux que connaît notre époque, consiste à ce que nous nous remettions à vivre de Dieu et ancrés en Lui. Nous devons avant toute chose réapprendre à reconnaître Dieu comme le fondement de nos vies et non à le laisser de côté comme une parole creuse. Je garde en mémoire cet avertissement que m’adressa un jour Hans Urs von Balthasar dans l’une de ses cartes : « Ne pas faire du Dieu trinitaire, Père, Fils et Esprit un postulat, mais une priorité. »

A l’instar de Paul VI qui disait que le monde attend davantage des témoins que des maîtres (2), Benoît XVI pointe un danger d’aujourd’hui : être précisément des maîtres, plutôt que des chrétiens constamment renouvelés dans la foi, autrement dit des témoins !

Dieu s’est fait homme pour nous. Sa créature humaine est si chère à son cœur qu’il s’est unifié à elle et s’est ainsi intégré dans son histoire de manière très concrète. Il parle avec nous, il vit avec nous, il souffre avec nous et il a pris la mort sur lui pour nous sauver. Il est vrai que ceci est évoqué en détail dans la théologie, avec des mots et des pensées savantes. Mais c’est précisément ainsi que nous courons le risque de devenir des maîtres de la foi au lieu de nous laisser renouveler et gouverner par la foi.

Le pape émérite balaye aussi d’un trait les critiques de ceux qui pointent du doigt le risque de schisme, comme si un désaccord pouvait survenir sur notre propre vision de ce qu’est un catholique et de sa mission, qui s’appuie sur le sacrifice de la messe, sur cette présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie  :

C’est pourquoi, quand nous réfléchissons aux mesures qui sont à entreprendre, il apparaît clairement que ce n’est pas d’une nouvelle Église inventée par nos soins dont nous avons besoin, mais bien plus d’un renouvellement de la foi en la réalité de Jésus-Christ qui nous est offerte dans le Saint Sacrement.

De fait, c’est d’un renouvellement, d’une régénération de notre foi en Jésus – Jésus prem’s dans nos vies ! 😉 – que pourra jaillir un renouveau de toute de l’Eglise. Cette rencontre personnelle avec le Christ sera alimentée par notre prière commune et intime, en particulier le source et le sommet de la vie chrétienne qu’est la messe. Mais aussi l’oraison, comme l’adoration du Saint Sacrement, qui nous donne la compassion, nécessaire à toute prise de conscience de ce trésor de la foi pour nous, et l’envie de le communiquer aux autres et au monde entier : encore l’évangélisation !

Benoît termine enfin sur le mystère de l’Eglise, après la Résurrection du Christ, qui s’ « éveille dans les âmes » et éveille les âmes à Dieu :

Et enfin, il y a le mystère de l’Église. La phrase avec laquelle Romano Guardini a exprimé, il y a presque 100 ans, la joyeuse espérance qui s’était emparée de lui et de tant d’autres, est restée dans les mémoires : « Un événement d’une portée incommensurable a débuté. L’Église s’éveille dans les âmes. »

Là-dessus, s’appuyant sur le combat de Job et l’Apocalypse, Benoît XIV nous montre comment le diable veut contrecarrer notre mission de chrétiens, tout simplement en jetant sur nous le discrédit (bien évidemment à raison, tenant bien son rôle d’accusateur, lorsqu’il nous aide hélas à chuter…) :

L’Apocalypse nous dit précisément la même chose [que ce passage avec Job] : le diable veut prouver que les hommes justes n’existent pas. Que la vertu des hommes n’est qu’un artifice extérieur. Et que si l’on y regardait de plus près, les masques de vertu auraient tôt fait de tomber. (…) Le diable proclame, non seulement à Dieu mais avant tout aux hommes : regardez ce que ce Dieu a fait. Une création soi-disant bonne, mais en réalité misérable et répugnante. Cette façon de dénigrer la création est en réalité une façon de dénigrer Dieu. Elle veut nous prouver que Dieu lui-même n’est pas bon, et ainsi nous détourner de Lui.

Et Benoît XVI d’ajouter :

Aujourd’hui, l’accusation contre Dieu consiste principalement à dénigrer purement et simplement son Église dans le but de nous en éloigner. L’idée d’une meilleure Église créée de nos mains est en fait une suggestion du diable, par laquelle il veut nous détourner du Dieu vivant dans une logique mensongère, qui nous dupe trop facilement. Non, l’Église n’est pas uniquement constituée, même actuellement, de mauvais poissons et d’ivraie. Aujourd’hui, l’Église de Dieu existe également, et c’est justement aujourd’hui qu’elle est l’instrument par lequel Dieu nous sauve.

Son message-clef est aussi qu’il y a la sainte Eglise, indestructible (car épouse vivante du Christ vivant) et qui compte de vrais témoins de la foi… comme nous sommes tous aussi appelés à le devenir, même si le chemin nous semble long :

Il est très important d’opposer aux mensonges et aux semi-vérités du diable l’entière vérité. Oui, il y a des péchés dans l’Église, et du mal. Mais même aujourd’hui, il y a la sainte Église, qui est indestructible. Aujourd’hui il y a de nombreuses personnes qui croient humblement, qui souffrent et qui aiment, à travers lesquelles se manifeste le vrai Dieu, le Dieu d’amour. Aujourd’hui aussi Dieu a ses témoins (« martyrs ») dans le monde. Il nous faut juste être attentifs pour les voir et les entendre. (…) Si nous regardons et écoutons autour de nous avec un cœur attentif, nous trouverons des témoins partout aujourd’hui, particulièrement parmi les gens ordinaires, mais aussi dans les hauts rangs de l’Église, prêts à prendre position pour Dieu par leur vie et leurs souffrances. C’est une inertie du cœur qui fait qu’on ne les reconnaît pas pour ce qu’ils sont.

Le pape émérite nous donne alors une nouvelle suggestion pour évangéliser, qui se rapproche de ce qu’il disait déjà, en 2000, alors cardinal, parlant d’évangéliser comme « apprendre l’art de vivre » (3)  :

L’une de nos principales missions, dans notre œuvre d’évangélisation, consiste, dans la mesure du possible, à créer des habitats de la foi. (…) Voir et trouver l’Église vivante est une magnifique mission, qui nous fortifie et renouvelle notre joie de la foi.

A nous, donc, de trouver ces différents modes d’habitats de la foi ! N’est-ce pas un magnifique challenge proposé ici, en communion avec le pape François qui nous invite lui aussi à habiter le monde, jusqu’aux périphéries de l’existence, pour y apporter l’Evangile ?

Alors oui, comme conclut Benoît XVI, « la lumière de Dieu n’a pas disparu » ! A nous de la transmettre ! La mission de l’Eglise n’a pas changé, ce n’est pas en changer dont nous avons besoin. Ce n’est pas tant non plus la conversion de la structure qu’il faut espérer, mais la conversion personnelle de chacun de nous, pour que justement rayonne sur nous, à travers nous, cette lumière du Christ, afin que nous ayons tous des gueules de ressuscités !

C’est d’ailleurs modestement, ce que nous essayons de faire nous aussi depuis 3 ans, avec notre association Lights in the Dark, qui prend son nom dans la prophétie d’Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9,1). Les premiers fruits sont là de personnes qui reviennent à l’Eglise… alors en avant !

Bonne semaine sainte et belle montée vers Pâques à chacun et chacune !

JBM

(1) « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. » Paul VI, Allocution aux membres du Conseil des Laïcs, 2 octobre 1974.

(2) « S’il n’y a pas de place pour le Christ, il n’y a pas de place pour l’homme. » Jean-Paul II, Message chrétien et culture informatique actuelle, message pour la 24e Journée mondiale des communications sociales, 27 mai 1990.

(2) « Evangéliser signifie apprendre l’art de vivre, montrer le chemin du bonheur, pour devenir homme » Conférence du cardinal Ratzinger sur la nouvelle évangélisation, Jubilé des catéchistes, 2000.