Lorsqu’on me demande de rendre compte de l’espérance qui est en moi, dans la vie physique comme sur Internet (quand j’évangélise par exemple avec les e-missionnaires de Lights in the Dark), je raconte toujours que j’ai rencontré Jésus le jour de ma première communion !
C’était à l’âge de 7 ans, quand j’ai mangé pour la première fois le bout de pain qui se transforme en Jésus par les mains du prêtre : une expérience incroyable, j’ai eu l’impression que quelqu’un entrait dans mon coeur, de façon puissante (grande chaleur) et douce à la fois (une grande paix). Ce jour-là, j’ai compris, expérimenté dans mon corps que Dieu était une personne à part entière, une personne vivante ! Et cela a changé le cours de ma vie, depuis j’essaye de vivre avec le Seigneur et de communier le plus souvent possible ! Cela m’a même coûté ma cheville droite, un jour où je ne voulais pas manquer la messe, mais c’est une autre histoire… Le plus fou, pourrais-je ajouter, c’est que je suis loin d’être le seul d’avoir vécu cette expérience d’une rencontre personnelle avec Jésus-hostie : des millions d’autres comme moi aussi ! Peut-être vous aussi ? Et si vous n’êtes pas encore croyant, sachez que cela peut vous arriver aussi ! Ainsi, Jésus-hostie tient une grande place dans ma vie, comme pour beaucoup d’autres de mes frères dans la foi et qui en sont privés.
Et, depuis de le début du confinement, je souffre beaucoup de ne plus communier, ayant aussi l’habitude de la messe en semaine… Oh, bien sûr, je ne suis pas à plaindre, je suis confiné en famille, je prie aussi mon chapelet (relire mon billet : le chapelet sauvera le monde), je lis la Bible… Mais voilà : cela fait déjà, quatre fois, la nuit, que je rêve que je communie, dans différentes situations ! C’est dire !
Nous avions tous bien compris les mesures du confinement, que nous avons suivis à la lettre, pour sauver des vies. Hier, à 15h, pour savoir à quelle sauce nous allions être mangés, j’ai suivi le discours en direct du Premier ministre présentant son plan de déconfinement. J’espérais une bonne nouvelle : et voici que j’apprends, stupéfait, que les cérémonies religieuses ne sont pas autorisées avant le 2 juin, alors qu’on pourra prendre le métro et se rendre dans presque tous les commerces !
L’archevêque de Paris est monté au créneau sur Radio Notre Dame en rappelant qu’aller à la messe, ce n’est pas aller au cinéma :
Très… remonté, cet ancien médecin a affirmé que pour nos gouvernements, « l’anthropologie, c’est zéro ! ». « Qu’est-ce que l’homme et fondamentalement, qu’est-ce que l’humanité, ils ne savent pas du tout, c’est ça le grand vide ! ». Communier, ajoute-t-il, « c’est vital ». Et de préciser qu’ils avaient négocié la date du 16 mai…
Cette question vitale n’entre pas en considération pour nos hommes politiques inquiets que la pandémie puisse repartir ? Dommage ! Car pour reprendre les mots du philosophe italien Lanza del Vasto, à la messe, quand nous mangeons Jésus, c’est lui qui nous mange, c’est sa vie qui détruit notre corps mortel, nos égarements, qui descend dans notre chair pour purifier de la boue, pour nous racheter, qui descend dans notre tombeau pour vivifier la mort et nous offrir la vie éternelle ! C’est une œuvre d’humanité instituée par le Christ et dont nous avons besoin !
De nombreux autres évêques sont indignés, comme Mgr Le Gall, évêque de Toulouse, qui annonce dans Famille Chrétienne avoir lui aussi fait des propositions au gouvernement : « Il aurait mieux valu autoriser le culte public progressivement et calmement, en nombre limité, comme nous l’avions proposé au gouvernement. Nous n’avons pas été entendus. Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. »
Ainsi, l’évêque de Nanterre, Mgr Rougé, membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France et ancien aumônier des députés à l’Assemblée nationale, a dénoncé dans une vidéo « un défaut de respect des croyants et de la liberté religieuse incroyable et incompréhensible, ainsi qu’un tropisme anti-catholique chez notre président de la République ». Il nous invite à dire combien nous sommes choqués de la manière de traiter la question des cultes dans cette crise… Ce que je fais donc, avec ce billet !
Mgr Rey non plus ne mâche pas ses mots, dans cette vidéo qu’il vient de publier : il parle de ségrégation, il a raison !
Mais sinon, à part protester, que faire ? Comme le suggère sur Twitter le Père Jean-Baptiste Nadler, curé de paroisse à Vannes et membre de la Communauté de l’Emmanuel, spécialiste de la liturgie (*) et brandissant le rituel de l’eucharistie en dehors de la messe, pourrait-on envisager la distribution de la Sainte Communion en-dehors de la célébration de la messe ? Il se dit même prêt à y consacrer plusieurs heures par jour, avec les gestes barrières et les distances sociales idoines, à la table de communion. Cette solution est à étudier avec le plus grand sérieux, et nous, simples fidèles, demandons à nos prêtres d’y réfléchir. Le 11 mai, rendez-nous Jésus-hostie !
Jésus prem’s !
Ne pourrait-on pas envisager la distribution de la Sainte Communion en-dehors de la célébration de la messe ?
Je serais prêt à y consacrer plusieurs heures par jour. Avec les gestes barrières et les distances sociales idoines. A la table de communion. pic.twitter.com/wqilWhtIDZ— Père JB Nadler (@perenadler) April 28, 2020
(*) Il est notamment auteur du livre Les racines juives de la messe, préfacé par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia.