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Mon TGV bloqué 7 heures : de quoi évangéliser !

Il faut absolument que je vous raconte ce qui m’est arrivé hier. J’avais rendez-vous à midi à Paris avec une fondation, susceptible de soutenir la mission de Lights in the Dark, alors que nous étions presque ‘à sec’. Je prends le TGV de 8h08, ayant placé un rendez-vous avec une e-missionnaire en milieu de matinée.

Premier incident

Et voilà qu’à 8h30 environ, le TGV nous précédant heurte un chevreuil… Nous sommes stoppés. Je prie. Une demi-heure plus tard, nous repartons… « Ouf, me dis-je, car ce rendez-vous de midi est très important pour nous ! ».

Deuxième incident

Or voilà que 10 minutes plus tard à peine, 5 km avant Vendôme, le câble-caténaire de notre tronçon est arraché par un autre TGV, sur plus de 3 km… Une première heure s’écoule. A l’occasion de diverses de réactions des passagers, je témoigne de l’espérance chrétienne à mon voisin de gauche, qui glosait sur la peur. Il s’avère être un moine de bouddhiste, adepte de la philosophie zen. Très longue et belle discussion ! Les autres voisins écoutent. N’acquiescent pas toujours. J’en viens au cœur du sujet : le Christ, Dieu incarné en une personne vivante. J’annonce aussi le kérygme. Je me dis que le TGV va peut-être repartir, si je continue… Je vais lire à mon voisin une “lettre d’amour du Père pour lui“, basée sur la Bible, que j’ai dans mon ordi. Puis, voyant qu’il s’ennuie et qu’il n’avait pas prévu de bouquin, je lui passe notre livre “Evangéliser sur Internet, mode d’emploi“.

– C’est pour quel public ? me demande-t-il.

– Pour les cathos, mais ça vous montrera ce qu’on fait.

Il le commence, captivé…

– Ça pourrait me servir à moi aussi, me dit-il. (« Oh oui, servez-vous en autant que vous voudrez, me dis-je !  »). Finalement, c’est tout le carré à 4 que j’évangélise…

– Vous savez, tout ça, c’est de ma faute, dis-je…

– Ah bon, pourquoi ?

– Je devais rencontrer une fondation pour notre association, c’était mon rdv de l’année !  ».

J’essaye d’expliquer, un peu en vain – à vue humaine – ce que nous faisons, les rencontres avec ceux qui ne connaissent pas Dieu… Il fait chaud, il n’y a plus de clim, je suis sur mes batteries de secours…

Une scène surréaliste…

Soudain, la fondation en question, que j’avais prévenue de mon problème, m’appelle. Je quitte mon carré et je me rends sur la plateforme. Quinze personnes y sont pour fumer, porte grande ouverte sur la campagne. On me laisse une place, je m’assieds sur les marches au-dessus du vide. Au téléphone, on me dit : « c’est vraiment du combat, ce qu’il vous arrive ! vous devriez prendre le micro du TGV et annoncer que tout cela, c’est de votre faute ! ». Rires. « Je leur ai dit, mais ils ne me croient pas… ». A l’autre bout du fil, tout le monde rit de plus belle. Puis ils me demandent de leur parler de Lights in the Dark. Et me voici, pendant 20 minutes, à parler à haute et intelligible voix – pour être sûr d’être bien entendu – de la mission de notre association, des sites que nous montons spécialement pour ceux qui sont loin de l’Eglise, comme Lavieapreslamort.com par exemple, et des conversations que nous avons en direct avec eux, via notre live chat’… (lire aussi cet interview du président de l’association). Tous mes voisins d'”infortune” écoutent, très attentifs, d’autant que je suis le seul au téléphone… Mini-conférence de plateforme TGV. Je parle de donner son témoignage d’une rencontre personnelle avec le Christ. Oh, ça, le Toto en a pour ses frais ! Avant d’avoir terminé cette présentation à distance de Lights in the Dark, et quelque peu surréaliste, l’alarme de la porte se déclenche, pendant 2 longues et bruyantes minutes, puis la porte se ferme. Nous voici enfin partis, il est 15h, cela fait 7 heures que je suis dans ce TGV, et à force d’évangéliser, je n’ai pas vu le temps passer ! L’Evangile du jour, que me donne l’appli Evangelizo, commence par : “En ces temps là, Jésus disait à ses apôtres : « Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. » (Mt 10,7)”

N’est-ce pas que j’ai fait sans le savoir, bien malgré moi ? Décidément, le Seigneur a des plans que nous n’avons pas ! Un ami me met par SMS : « courage, aujourd’hui, c’est Saint Barnabé, patron des voyageurs ! ». Je demande donc à ce saint d’arranger la fin du voyage. A Vendôme, les pompiers nous attendent, et nous donnent bouteilles d’eau et plateaux repas. Enfin de quoi se restaurer un peu ! J’attends encore trois-quart d’heure un TGV pour revenir à Tours, car je dois impérativement être à RCF Saint Martin à 18h15, pour une interview en direct. Mais l’Esprit Saint avait encore ses idées : voici que je tombe nez à nez – je le reconnais – avec le député PS qui avait rédigé la proposition de loi du mariage pour tous dans le programme de M. Hollande. Rebelote, évangélisation de quai de gare ! Je l’aborde…

– Bonjour monsieur, êtes-vous toujours député ?

– Non, j’ai été balayé… mais je suis resté fidèle à mes convictions.

– Bravo ! La fidélité, ça paye toujours. Moi, aussi, j’ai les miennes.

– Ah bon, lesquelles ?

– Je suis catho… assez engagé.

– Circonstance aggravante, me répondit-il, goguenard.

– Plus qu’aggravante, même, ajoutais-je, avec un clin d’oeil. (Sourires)

– Et que faites-vous dans la vie ?…

Je lui explique Lights in the dark… encore et toujours !

A vue humaine, c’est raté…

Notre TGV retour entre en gare. A vue humaine, 7 heures perdues, une présentation ratée “devant” cette fondation, deux autres rendez-vous importants annulés à Paris… En arrivant à Tours, lessivé, je passe voir le Seigneur à l’adoration. Telle est ma prière : « Seigneur, c’est ta mission, c’est pour toi que je fais tout ça, alors la réponse de la fondation, tu t’en occupes, je te demande juste 3 mois de plus pour Lights in the Dark. »

Arrivé chez moi, j’ai la réponse de la Fondation : ils nous soutiennent et nous donne plus que j’avais demandé ! Sans même les avoir vus en vrai ! Comme quoi, c’est vraiment le Seigneur qui mène la barque !

Nous repartons pour quelques mois : merci Jésus ! J’appelle le Président de Lights in the Dark. J’apprends que lui aussi a eu du combat : au petit matin, sa femme et lui ont découvert que quelqu’un avait méticuleusement couvert leur porte d’entrée et le mur de… charmantes crottes de chien… Alors qu’il s’entend très bien avec son voisinage ! Tout est déjà nettoyé… mais quelle journée ! Elle se termine merveilleusement bien : pour moi, très belle rencontre avec le journaliste de RCF, j’ai pu annoncer notre soirée Lights in the Dark à Tours, vendredi soir prochain, à 20h, également en direct sur notre chaîne Youtube et notre page Facebook !

Merci Seigneur de toutes ces folies que Tu nous fais faire pour ta Gloire !

Pour aller plus loin :

Soutenir notre association ?

 

 

 

 

Vive le pape François, pape des pauvres !

Une mini-révolution

Pour une surprise, c’est une surprise : tous les pronostics ont été déjoués, même ceux des cathos les plus en vogue ou des éminences grises. Voici donc la preuve que c’est bien le Saint Esprit qui était aux commandes du conclave. Mais ce n’est pas très étonnant : outre le milliard de fidèles catholiques réunis à travers le monde pour cet événement, en France nous étions plusieurs milliers en prière : rien que 30.000 sur Internet à avec l’opération Mission conclave, qui a intéressé les médias profanes !

Même les éditorialistes les plus critiques vis à vis de l’Eglise sont satisfaits : ils rêvaient depuis longtemps d’un pape africain, asiatique ou latino-américain, et c’est l’Argentine qui nous donne un pasteur. Nous en sommes également très heureux : quoi de mieux pour secouer encore la vieille Europe endormie ? Quoi de mieux pour réveiller nos consciences anesthésiées par la dictature du relativisme, du « tout ce qui est possible, c’est bien » ?

En Argentine, le cardinal a été un ardent défenseur de la famille et un opposant très remonté contre le faux-mariage homosexuel. Le nouveau pape sera donc là encore un allié très important de ceux qui se battent contre ce projet inhumain du « ‘mariage’ pour tous », notamment en France, avec le grand mouvement citoyen « La manif pour tous ».

Le Président Hollande ne s’y est pas trompé en félicitant le nouveau souverain pontife : « La France, fidèle à son histoire et aux principes universels de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent son action dans le monde, poursuivra le dialogue confiant qu’elle a toujours entretenu avec le Saint-Siège, au service de la paix, de la justice, de la solidarité et de la dignité de l’homme. » Réjouissons-nous que ce dialogue puisse avoir lieu sur le thème de la dignité humaine : nous prendrons le Président à ses propres mots !

Premiers traits du nouveau pape : humour, prière, humilité

On peut noter l’humour du pape qui a commencé par dire qu’on était allé le chercher « au bout du monde ». Ca n’a pourtant pas pris beaucoup de temps !

Impressionnant aussi : ils nous a tout de suite proposé de prier, ce sera donc un pape de la prière. Dès le départ, il a également appelé les fidèles à « entreprendre un chemin de fraternité, d’amour et d’évangélisation ». Cette mission évangélisation marquera sans doute son pontificat, puisqu’il commencera par des JMJ sur ce thème. Comme le rapporte au Figaro son biographe Argentin, Sergio Rubin, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, devenu pape, « appellera sûrement tous les prêtres du monde à descendre dans la rue pour conquérir plus d’âmes ». De quoi revigorer toutes les paroisses à travers de nombreuses missions paroissiales ?

Notons encore son humilité, dans la droite ligne de Benoît XVI, demandant à la foule rassemblée place St Pierre un petit temps de silence pour que chacun prie et invoque sur lui la bénédiction de Dieu, avant de s’incliner profondément. Un pape qui demande encore qu’on l’appelle simplement François, et non pas François 1er, comme l’a souligné le porte-parole du Saint Siège.

« Le pape des pauvres », pour les pauvres

Mais ce qui est également remarquable dans le plan de Dieu, c’est que le pape François est un pape pour les pauvres, à l’image de Saint François d’Assise. Quelle aubaine à l’heure où le monde entier est secoué par la crise économique, où le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’agrandit, où l’argent, qui ne repose sur rien, n’apporte plus aucun sens à nos contemporains dans un monde rongé par l’individualisme ! Quelle chance d’avoir un pape issu du Tiers-Monde pour nous guider dans notre mission première, annoncer le Christ à tous les déshérités de la vie !

Comme son parcours nous le montre, il nous encouragera là encore sûrement à évangéliser les plus pauvres, y compris les pauvres de cœur.

Ordonné prêtre en 1969, nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992 par Jean-Paul II, puis archevêque en 1998, créé cardinal en 2001, Jorge Mario Bergoglio s’est donc fait connaître pour son combat contre la pauvreté. Issu d’une famille modeste (son père est employé ferroviaire et sa mère se consacre à ses enfants), le nouvel évêque refuse la luxueuse résidence de l’archevêché pour prendre un petit appartement près de la cathédrale. Il refuse également la voiture avec chauffeur et préfère prendre le bus pour se déplacer dans la ville.  Lorsqu’un de ses prêtres, dans les bidonvilles – où il a multiplié leur présence par deux – est menacé par les trafiquants, il va dormir chez lui. En 2009, il déclare que la lutte contre la pauvreté est un combat pour les droits de l’homme. Il a enfin dénoncé l’autoritarisme des époux Kirchnner, à la tête de l’Argentine, et a sauvé plusieurs personnes des tortures et de la mort pendant la dictature.

« J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi (…) chaque fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Mt 25, 25-40)

Dans ce passage de Saint Matthieu s’exprime la véritable fraternité, qui nous vient du Christ. Jésus se donnant à aimer à travers les plus pauvres (Mt 25,40), prions pour que François nous aide à réaliser que la plus grande des pauvretés, la plus profonde souffrance, c’est de ne pas connaître Dieu ou d’en être séparé par le péché. Qu’il nous donne de communier à la compassion même de Dieu. A l’approche de Pâques, n’oublions pas que celle-ci s’est exprimée de façon ultime sur la croix du Golgotha : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour nous sauver du péché et nous donner la vie éternelle. » (Jn 3, 16-17)

Revivre cet événement : toutes les vidéos de KTO

 

Nouvelle évangélisation : gare aux mauvaises interprétations

« Affrontons la nouvelle évangélisation avec enthousiasme. Apprenons la joie douce et réconfortante de l’évangélisation », exhorte le document de travail officiel – l’“Instrumentum laboris” – du prochain synode des évêques dont l’enjeu central est “le retour de la question de Dieu dans la société”. Pour l’archevêque croate Mgr Nicola Eterovic, secrétaire général du synode, cette nouvelle évangélisation est un remède à la « solitude » et au « découragement », un appel à la « joie » chrétienne. C’est ce qu’il a expliqué lors de la présentation du document de travail officiel, comme nous le rapporte Zenit :

Du 7 au 28 octobre 2012, la XIIIème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques se tiendra au Vatican sur le thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Sous la conduite du Saint-Père Benoît XVI, Président du Synode des évêques, des représentants des évêques du monde entier, dans un climat de prière, de dialogue et de communion fraternelle, réfléchiront sur la transmission de la foi chrétienne. Il s’agit d’un des grands enjeux de l’Eglise qui sera approfondi dans le contexte de la nouvelle évangélisation. Par conséquent, les deux aspects du sujet du synode sont intimement unis et se complètent mutuellement. Le but de la nouvelle évangélisation est la transmission de la foi chrétienne. Le devoir qui nous presse de transmettre aux nouvelles générations l’Evangile de Jésus – sans interruption du processus de transmission de la foi – se déroule dans le contexte de la nouvelle évangélisation.

La réflexion synodale sera enrichie par le lien avec l’Année de la foi qui, selon la décision du Souverain Pontife, exprimée dans la Lettre apostolique sous la forme de motu proprio « Porta fidei », commencera le 11 octobre, au cours des Assises synodales, en commémoration du 50ème anniversaire du lancement du Concile œcuménique Vatican II et du 20ème anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique.

L’Instrumentum Laboris, ordre du jour des Assises synodales, représente une étape importante dans la préparation des travaux synodaux. C’est le résultat des réponses aux Lineamenta, document de réflexion sur le thème de l’Assemblée synodale qui, publié le 2 février 2011 en la fête de la Présentation du Seigneur, a été envoyé aux 13 synodes des évêques des Eglises orientales catholiques sui iuris, aux 114 conférences épiscopales, aux 26 dicastères de la Curie romaine et à l’Union des Supérieurs généraux. (…)

Nous voyons bien ici que ce synode s’inscrit dans la tradition de l’Eglise – au sens large – c’est-à-dire dans l’évolution de son Magistère et les différents évènements et discussions qui jalonnent son histoire, avec l’aide de ses pasteurs au premier rang desquels se trouve le pape.

Evoluant sous la conduite de l’Esprit Saint, cette tradition est vivante et ne peut s’arrêter à un moment donné. Le concile Vatican II – et sa « relecture », dans une herméneutique(1) de continuité avec la longue tradition de l’Eglise, n’est pas le seul « point d’ancrage » de cette nouvelle évangélisation, contrairement à ce qu’ont pu affirmer certains commentateurs (2). En effet, il ne s’agit pas de “sur interpréter” ou de “sous interpréter” Vatican II, mais de laisser l’Esprit Saint nous guider pour renouveler notre mission première, aujourd’hui, dans nos vies comme dans nos diverses missions, tout en prenant en compte les derniers ajustements qui donnent notamment une plus grande place aux laïcs dans la mission universelle de l’Eglise.

Ce nouveau synode se situe d’ailleurs dans le sillage de celui de 1974, comme a pu le rappeler Mgr Eterovic, soit bien après Vatican II, et l’exhortation apostolique qui en avait découlé est encore aujourd’hui loin d’être assimilée, notamment en ce qui concerne la question de la nécessité d’une annonce explicite (au paragraphe 22). A nous, également, de s’approprier ces textes pour féconder notre évangélisation.

Bref, si la nouvelle évangélisation peut être comprise comme « Vatican II en marche », le véritable point d’ancrage de la nouvelle évangélisation est en réalité l’Esprit Saint, 1er protagoniste de toute évangélisation, dixit Paul VI dans Evangelii nuntiandi. C’est en effet Lui qui a soufflé ce concept, cet appel pour une nouvelle évangélisation, à Jean-Paul II. Ce dernier l’a précisée comme étant « nouvelle dans ses méthodes, dans son ardeur et dans son expression ». Et sans l’Esprit Saint, cette nouvelle évangélisation ne pourrait être nouvelle, ni dans ses méthodes, ni dans son zèle, ni dans ses langages.

Vatican II a bien dit que l’Eglise est le plus court chemin vers Dieu pour l’homme moderne. Il n’en demeure pas moins que cette proximité entre l’Eglise et les hommes de notre temps ne peut se faire sans l’abandon de certaines vues de l’esprit, mentalités ou idéologies. Ceux-ci sont de véritables freins à l’évangélisation.

Nous pouvons particulièrement noter le relativisme qui nous laisse à penser que puisque nous serons tous sauvés, proposer explicitement aux autres le bonheur de vivre dès aujourd’hui avec le Christ est inutile. Mais également l’immobilisme, qui conduit à ne rien rénover et le cléricalisme, qui discrédite l’action des laïcs, ou encore le sécularisme, qui nous plonge encore parfois dans l’enfouissement. Sans oublier l’activisme, qui nous oblige à faire feu de tout bois sans pour autant mettre le feu quelque part, ou le fonctionnalisme, qui conduit à une logique de pouvoir où l’action évangélisatrice est cadenassée, étouffée par ceux qui pourraient au contraire aider à voir naître de nouvelles initiatives. Nous pourrions enfin citer le manque de charité, d’amour, entre chrétiens, qui atteint parfois, hélas, notre unité.

Pour faire sauter ces verrous, c’est finalement notre ancrage en la personne Christ, par la prière et l’Eucharistie, qui prévaudra. Comme le disait en décembre 2011 le prédicateur de la maison pontificale, le Père Raniro Cantalamessa, il faut « un grand acte de foi et d’espérance pour une nouvelle évangélisation ». Ce pourquoi succédera d’ailleurs au synode une « Année de la foi », que nous attendons tous avec impatience.

(1) l’herméneutique est, en théologie, l’interprétation des textes
(2) Ainsi Isabelle de Gaulmyn dans cet article de La Croix

 

Une larme dans le TGV

 

Seule, debout sur la plateforme du TGV en attendant qu’il parte, un téléphone vissé sur l’oreille, une jeune femme essuie une larme. Rangeant ma trottinette avec les bagages, je l’entends dire en soupirant : “ce qui va être pénible, c’est la garde partagée”. Je m’adresse à Dieu : “Seigneur, fais quelque chose pour elle, s’il te plaît !”.

Je vais m’assoir à ma place, côté couloir, carré fond de wagon. Une autre place est encore libre en face de moi, côté fenêtre. Et c’est elle qui vient s’y assoir : nos deux places étaient réservées.

Le hasard avec un grand P, comme dirait un ami. Ce qui signifie pour moi : réponse favorable, il faut y aller ! Monter au créneau, intelligemment, tout en douceur. Que faire ? Lui dire un petit mot de réconfort, ce serait bien le minimum. Mais comment, Seigneur ? Je dois la laisser libre. Faire attention à ne pas divulguer son secret aux autres passagers…

Un petit message par écrit ferait bien l’affaire. Mais je n’ai pas de stylo. Saisissant mon Iphone, je tape dans le bloc-note : “Si vous me permettez, je vais prier pour vous. Peut-être que rien n’est perdu ?”. Et je lui le tends, sous le regard étonné des deux autres personnes assises à côté de nous.
“C’est pour moi ?”, me demande-t-elle, interloquée. “Oui, c’est pour vous”. Elle lit. “Puis-je taper quelque chose ?” me demande-t-elle. “Je vous en prie”. Elle me le rend. Il est écrit : “Je ne sais pas ce que vous avez compris”.

Surprise : feu rouge. Elle ne veut pas en parler. Trop douloureux, trop intime, surtout avec un inconnu. J’écris seulement : “J’ai dû mal comprendre, excusez-moi. J’ai cru vous voir pleurer et parler de garde d’enfants”. J’ajoute, pour m’en excuser : “j’ai entendu beaucoup de souffrances aujourd’hui”. Elle lit mon message et me le rend, sans dire un mot, mais elle me fait timidement oui de la tête, en me fixant droit dans les yeux, comme si elle allait éclater en sanglots. Je lui rends un sourire. C’est tout. Rien qu’un sourire.

Je vais prier pour elle, c’est sûr, et je vous invite à faire de même, chers amis internautes. Depuis Pâques, le Christ a vaincu la mort : il peut tout pour cette jeune femme dont je ne connais même pas le prénom.

NB : Trois mois plus tard, un matin dans le TGV, quelqu’un tape sur mon épaule : “Vous souvenez-vous de moi ? Je voudrais juste vous remercier pour l’attention que vous aviez eue, c’était très gentil.” Encore une nouvelle occasion d’aller plus loin !

KTO sur la TNT : c’est encore possible !

KTO sera très probablement candidate pour le prochain appel de candidatures à l’obtention d’une fréquence pour la Télévision Numérique Terrestre (TNT). La ‘télévision catholique’ tenue par le diocèse de Paris pourrait officialiser sa candidature fin 2011, début 2012. Six nouvelles fréquences seront attribuées et KTO a toutes ses chances d’obtenir une place dans le saint des saints du PAF. Retour en détails sur une bataille qui ne fait que commencer pour l’évangélisation par les ondes.

En octobre dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a lancé un appel à candidatures pour six nouvelles chaînes gratuites de la TNT. Les candidats doivent déposer leur dossier au plus tard le 3 janvier prochain et seront audités entre le 5 et le 9 mars 2012. Les autorisations seront délivrées en mai et les chaînes auront accès au saint des saints médiatique (les ondes nationales) en automne. « C’est un beau cadeau pour les téléspectateurssoulignait récemment Le Figaro, mais c’est un casse-tête dangereux pour le marché de la télévision. Avec 25 chaînes gratuites au lieu de 18 aujourd’hui, c’est l’ensemble du paysage qui sera, une nouvelle fois, bouleversé. Le ministère de la Culture ne s’y trompe pas. Pour limiter les dégâts, il préconise la création de chaînes thématiques aux économies plus modestes que celles de mini-généralistes qui auraient besoin de ponctionner lourdement le marché publicitaire pour vivre ». Or si la crise a vu en effet l’érosion des recettes publicitaires, ce qui n’aide pas les chaînes généralistes ou mini-généralistes, KTO est une chaîne thématique qui ne vit pas de publicité, mais de dons, ce qui lui donne beaucoup d’espoir.

De plus, La Tribune révélait hier que Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi dernier aux sages du CSA que le groupe France Télévision ne prendrait aucune nouvelle fréquence, avortant dans l’œuf le projet de passer France 5 en Haute Définition et celui de créer une chaîne pour les jeunes (Médiamétrie avait révélé que les chaînes publiques n’ont glané ‘que’ 15% de part d’audience sur les enfants durant la période avril à juin 2011). Ainsi le Président de la République donne une chance supplémentaire aux chaînes thématiques comme KTO.

La TNT, un succès en demi-teinte… qui sert KTO

Hier soir, trois chaînes de la TNT sont passées au dessus du million de téléspectateurs : W9, TMC et France 5, chacune pour la diffusion d’un film. Techniquement, la TNT est un succès : selon une étude du CSA du 5 décembre 2011, 97,6 % des foyers sont désormais connectés à la TNT, qui demeure le premier mode de réception de la télévision numérique devant la réception par ADSL (27,5 % des foyers y sont connectés), la réception par câble numérique (8,5 %), ou le satellite numérique (22,8 %). « Les grandes chaînes historiques, privées comme publiques, telles que TF1M6 et celles de France Télévisions ont vu leur audience s’éroder en six ans sous le poids de la concurrence des petites chaînes de la TNT qui ont ravi au total 23,6% de part d’audience », rappelait récemment encore Le Figaro. De plus, les petites chaînes gratuites de la TNT font également perdre l’attrait des bouquets satellites comme TPS. Les offres payantes sont en perte de vitesse : plus il y a de chaînes gratuites, estime un expert, moins il y a de raisons de s’abonner à une offre payante. Et là encore, comme la Bonne Nouvelle, KTO est gratuite. Elle apporte un supplément éthique quand la technique ne suffit pas à faire le succès d’une chaîne.

Au niveau de l’offre de contenus, la TNT a justement beaucoup de progrès à faire. Elle donne la part belle aux chaînes d’infos, aux chaînes musicales ou aux séries américaines recyclées. Le célèbre Club Averroes, qui regroupe 350 professionnels des médias, ne s’y trompe pas : dans son rapport 2010, il épingle justement la TNT pour « l’inertie de l’ensemble des grilles de programmes en matière de diversité à l’antenne ».

Le rôle du CSA

Le CSA décide du nombre de fréquences payantes ou gratuites sur la TNT selon la mission que lui assigne le législateur, que l’on peut définir ainsi : « maintenir des conditions d’une libre concurrence entre les grands opérateurs de l’audiovisuel ». Sauf exception, les petites chaînes n’ont pas voix au chapitre, ce qui est dommageable pour la diversité dans nos médias.

L’obtention d’une fréquence sur la TNT est aussi une décision politique à laquelle est associée le Premier ministre, de qui dépend la Direction des médias. D’habitude, le CSA préfère réserver une partie des fréquences de la TNT aux chaînes de sport, qui, avec la haute définition (HD), demandent plus de ressources que les chaînes classiques, notamment pour le football. Mais cette fois, le Président du CSA, Michel Boyon, appelle à « l’innovation et à la créativité des projets proposés ». Pour lui, « accorder des fréquences à des chaînes ressemblant trop à des chaînes existantes ne correspondrait ni à l’intérêt du public ni à l’évolution prévisible du marché publicitaire ». Or la chaîne KTO pourrait justement apporter « un autre son de cloche » dans une offre audiovisuelle uniforme.

De l’autre côté, les intérêts des grands opérateurs

En 2004 a été créé le HD Forum, association regroupant les professionnels de la diffusion, des constructeurs de récepteurs TV, mais aussi des grands opérateurs comme TF1, M6 ou TPS. Son but est de « promouvoir la télévision Haute Définition auprès des professionnels et du monde institutionnel ». Une commission « communication et marchés », dont le Président n’est autre que Christian de Pennart, actuel directeur général de KTO, a plus précisément pour but de « préparer des actions de communication » auprès des professionnels et du pouvoir politique. Entendre : du lobbying. Sont ainsi organisées des rencontres avec des membres du gouvernement pour favoriser l’émergence de la Haute Définition au profit des grands opérateurs. Ainsi, étaient présentes à la dernière rencontre de nombreuses personnalités comme Frédéric Mitterrand (Ministre de la Culture et de la Communication), Eric Besson (Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie) ou Rémy Pflimlin (PDG de France Télévisions).

La proposition de KTO

Loin du consumérisme mercantile, la proposition de KTO est d’offrir une vision spirituelle de la vie, des réponses, des repères à la lumière des valeurs de l’Evangile ; celles la même qui ont fait la France et l’Europe. Personne ne remplit cette mission à large échelle, alors même que de plus en plus de personnes cherchent à donner un sens à leurs vies. KTO a un caractère de service public et de service de l’intérêt général, joué par l’Eglise, ce qui rend légitime à lui seul une place sur TNT nationale. En allant sur la TNT, l’Eglise, ‘experte en humanité’ (Paul VI), veut continuer de jouer sur les ondes le rôle qu’elle joue dans la Cité, celle d’une petite lumière qui reste allumée nuit et jour. Une Eglise qui accueille (Secours catholique, etc.), qui apaise, écoute (confessions, funérailles), qui sert de médiateur (Immeubles en fête, etc.), qui éduque (écoles, préparation au mariage), qui fait grandir l’Homme pour son développement intégral (cf Benoît XVI, Caritas in veritate).

Pourquoi la TNT ?

Les bientôt 25 chaînes sur les ondes nationales resteront mille fois plus accessibles pour les Français que les milliers de chaînes ADSL, dont la plupart restent de simples tvs sur Internet, un modèle qui ne peut fonctionner en tant que tel sans la puissance du mass media. Aujourd’hui, quand on parle de Gulli, de W9, de BFM TV, ces chaines sont plus connues et ont plus de chance d’être vues par quiconque que ‘National Geographic’, ‘CCCV’, ‘RFM TV’ ou ‘Météo Channel’. Un peu comme on repère plus facilement une église dans n’importe quel village ou ville que le Temple Céleste des Archanges du 9ème jour ! Dans son exhortation sur l’évangélisation dans le monde moderne, au paragraphe consacrés aux mass media, Paul VI disait que « l’Eglise se sentirait coupable » s’il elle n’y allait pas (2). KTO est donc une réponse à cet appel de l’Eglise universelle.

« Nous voulons KTO sur la Télévision Numérique pour Tous » : bref historique

Bénéficier d’une chaîne catholique comme KTO sur les ondes de la TNT nationale est justement l’intuition géniale de son fondateur, le cardinal Jean-Marie Lustiger. Le 20 juin 2002, présentant une première fois la candidature de KTO, il se déplaçait lui-même devant les sages du CSA et leur déclarait : « Je sais que c’est un peu fou, mais j’ai l’habitude des folies qui réussissent, et je crois celle-ci nécessaire, non seulement pour le paysage télévisuel, mais aussi pour la culture française » (lire l’intégralité de sa plaidoirie toujours en ligne sur le site du CSA). KTO essuie un premier refus, mais le cardinal ne se décourage pas. Suite à l’annulation par le Conseil d’Etat des autorisations d’émettre de six chaînes de la TNT appartenant au groupe Canal+ (I-Télé, Sport+, Planète, Ciné-Cinéma Premier, Canal J et iMCM) à la suite d’une requête du groupe TF1, le CSA annonce le lancement d’un nouvel appel à candidatures afin d’attribuer les fréquences ainsi libérées. L’appel est lancé en mars 2004, KTO est à nouveau sur les rangs.

Le CSA refuse à nouveau. Sauf qu’intervient un petit évènement. Comme l’a déjà raconté le journaliste Marc Baudriller dans son livre Les réseaux cathos (1), je décide de lancer une pétition sur Internet, qui s’appellera « Nous voulons KTO », avec l’accord du directeur général de KTO de l’époque, Damien Dufour. Très vite, grâce à de nombreuses retombées médiatiques jusque dans les médias nationaux, ma pétition recueille 150.000 signatures et le soutien de nombreuses personnalités. On m’écrit depuis les ministères… Un peu plus tard, le CSA motive sa décision : « en raison de sa thématique confessionnelle, KTO vise un public restreint », ce qui donne un nouvel élan à la campagne.

Sur le front politique, un lobbying est alors lancé : une soixantaine de parlementaires, y compris d’anciens ministres, soutiennent bientôt l’initiative. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et des cultes, est sollicité. François Fillon assure alors au créateur de la campagne que le dossier « est en cours de traitement au cabinet du ministre ». La réponse ne se fait pas attendre. Dans une réponse adressée le 13 décembre 2005 au sénateur Hubert Haenel, Nicolas Sarkozy écrit en substance : « j’ai pris bonne note de la demande de M. Jean-Baptiste Maillard d’intervenir auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour qu’il reconsidère sa décision de refus d’attribuer une fréquence nationale sur la TNT à la chaîne de télévision KTO, mais cette affaire relève de la compétence du CSA, à qui je transmets votre correspondance. » Le Chef adjoint du Cabinet de la Présidence de la République fait savoir que M. Jacques Chirac a pris également connaissance « avec attention » des préoccupations de « Nous voulons KTO » et qu’il les a signalées au ministre de la Culture et de la Communication. S’exprimant à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec les représentants des chaînes de télévision nationale et de la TNT, le chef de l’Etat a souhaité que la loi de 1986 sur l’audiovisuel soit modifiée « pour inscrire la lutte contre les discriminations et pour la cohésion sociale dans les objectifs, les missions et les obligations du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ». On est alors à moins d’un an du lancement de la campagne présidentielle de 2007… Lors d’un colloque de son parti consacré aux institutions et la proposition d’une VIème République, le président de l’UDF François Bayrou, qui soutient également KTO sur la TNT, s’est prononcé pour une réforme des autorités de contrôle, dont le CSA, « pour que leurs membres fassent l’objet d’un vote de confirmation du Parlement et qu’elles puissent être saisies directement par les citoyens ».

Devant cette vaste mobilisation, le président de KTO, Vincent Redier, dépose in extremis une requête devant le Conseil d’Etat. Quelques mois plus tard, le 21 septembre 2007, coup de théâtre (auquel on pouvait s’attendre) : suivant l’argumentation développée par Maître François-Henri Briard, le Conseil d’Etat annule la décision du CSA de juillet 2005 refusant à la chaîne chrétienne une fréquence sur la TNT. La décision du Conseil d’Etat est la suivante : « En déduisant du seul caractère confessionnel de la thématique proposée par la chaine KTO que ce service s’adressait nécessairement à un public restreint et ne pouvait donc, en toutes hypothèses, satisfaire un seul des critères de sélection entre candidats définis par la loi du 30 septembre 1986 modifiée, alors au surplus que celle-ci énonce non pas un seul critère, mais plusieurs, tirés notamment des articles 29 et 30 de cette loi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a entaché sa décision d’erreur de droit ; que par suite KTO est fondée à demander l’annulation de la décision attaquée. »

Cette bonne nouvelle est alors saluée par le journal La Croix comme étant une « victoire morale » qui permet de faire jurisprudence pour les médias confessionnels : il n’est plus possible aujourd’hui d’affirmer qu’un média, étant confessionnel, vise un public restreint. Mieux encore : l’annulation par le Conseil d’Etat de la décision du CSA permet à KTO de demander aux sages un réexamen de sa candidature pour une fréquence TNT, et ceci même si tous les canaux sont déjà pris par d’autres opérateurs.

Premier abandon

En 2007, KTO annonce sur son site Internet qu’elle ne « visait plus la TNT pour le moment ». En effet, justifiant un ticket d’entrée très élevé pour la TNT (6 millions d’euros minimum), elle estime que « ce budget excède à lui seul l’ensemble du budget de KTO ». Pourtant, selon de nombreux experts de l’audiovisuel, une fréquence TNT sur les ondes nationales permettrait de multiplier considérablement la puissance des appels aux dons, comme le font de nombreux médias d’évangélisation à travers le monde. C’est notamment le cas de la chaîne Cançao Nova, au Brésil, qui bénéficie d’une fréquence nationale. En France, l’émission du Jour du Seigneur sur France 2 le dimanche matin, diffusée au moyen de la TNT, ne se prive pas non plus d’appels aux dons, avec de nombreuses retombées. Le fundraising est de fait le moyen le plus efficace pour les associations de se développer et l’on ne peut que se féliciter que KTO ait su changer son modèle économique en 2006 pour adopter ce dernier. On peut aussi raisonnablement considérer que ce n’est jamais l’argent qui est réellement un frein pour de tels projets. Le diocèse de Paris, de qui dépend KTO, n’a-t-il pas su récolter 50 millions d’euros auprès de grands donateurs pour la réhabilitation du Collège des Bernardins ?

Nouveaux frétillements

Plus récemment, la chaîne a fait réaliser une étude par des experts qui affirment que le préjudice subi par la décision du CSA privant jusqu’ici KTO d’une fréquence sur la TNT s’élèverait à 165 millions d’euros. KTO a donc saisi les juges pour demander à l’Etat de lui reverser cette somme, qui lui permettrait non seulement de s’offrir le ticket d’entrée sur la TNT, mais d’y se maintenir sans difficultés financières pendant environ douze ans si l’on tient compte de son budget actuel ! En toute logique, cette somme serait dédiée au financement d’une fréquence TNT, comme tous les dons reçu dans ce but. Cela éviterait aussi à la chaîne d’organiser une nouvelle levée de fonds pour tenter l’aventure de la TNT sur un temps plus court, ad experimentum.

Perspectives futures

Finalement, être sur la TNT répondrait à l’Evangile : « On allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le lampadaire, et elle éclaire toute la maison » (Mt 5,15). De la même façon, nous pourrions dire, on ne crée pas une chaîne de télévision catholique pour la mettre au 164e rang des chaînes de la Freebox, mais on la met sur la TNT, pour qu’elle inonde les toits de France de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu. Cet objectif mérite toute notre attention.

De plus, lorsqu’on regarde les crises médiatiques que l’Eglise subit, on ne peut qu’en être convaincu. Si KTO est bien candidate en 2012, arriver sur la TNT lui demandera aussi d’améliorer son management (la chaîne connaît un très lourd turnover) et de faire évoluer sa ligne éditoriale pour toucher un plus vaste public, à l’échelle nationale, sans oublier les non-cathos. Que ce soit KTO ou le Jour du Seigneur, il reste urgent de disposer d’une chaîne chrétienne sur les ondes de la TNT, pour l’annonce de l’Evangile.

(1) Marc Baudriller, Les réseaux cathos, Editions Robert Laffont, 2010 ; lire aussi Dieu et Internet, 40 questions pour mettre le feu au web, Editions des Béatitudes, octobre 2011.
(2) Paul VI, exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi sur l’évangélisation dans le monde moderne, §45