L’agitation et la confrontation violente s’opposent à l’évangélisation

Retour sur les évènements du Théâtre de la Ville

Que se passe-t-il ?

« Sur le concept du visage du fils de Dieu » est une pièce de Romeo Castellucci, qui met en scène un père et son fils au pied d’une grande représentation du Christ, par ailleurs magnifique, ressemblant à celui de Manopello. Le père est très âgé, il sombre peu à peu dans toutes les fragilités de la vieillesse (incontinence, démence, etc.). Le fils s’occupe de lui, le soigne, l’accompagne vers sa fin. C’est là tout le sujet du spectacle, qui aurait très bien pu s’appeler « sous le regard du Christ ».

Des quelques vidéos extraites de la pièce que j’ai pu voir (ici, ici et ici), je n’ai rien trouvé de particulièrement choquant, si ce n’est des enfants qui jettent des pierres sur le visage du Christ, et un voile d’encre noir qui finit par se déverser sur lui, que certains ont réussi à interpréter comme représentant des excréments, en lien aves les précédentes scènes, interprétation que je ne partage pas. Après tout, pourquoi ne pourrait-on pas peindre le refus du Christ, scène si d’actualité dans la vie de tous les jours ? Le metteur en scène se défend en tout cas de toute christianophobie, reprenant aussi en substance les mots de Benoît XVI cet été à Madrid : « la foi est à milles lieues de l’idéologie » (lire cet entretien au Monde).

Mais il est vrai que cette pièce est jouée dans un contexte particulier : une autre pièce, bien plus provocante, sans commune mesure blasphématoire, est prévue du 8 au 17 décembre prochains à Paris, sous le nom « Golgota Pic Nic ». Nous avons réagi, comme d’autres chrétiens, en demandant aux pouvoirs publics d’intervenir, interpellant spécialement les candidats de 2012.

Il y a eu aussi l’affaire du « Piss Christ », sans parler des injures faites aux chrétiens dans les médias ou la presse, comme cette insupportable série d’articles parue cet été dans Libération, pourtant presque passé inaperçue, et autrement plus grave, sur laquelle j’avais aussi réagi.

Dans ce contexte tumultueux, il n’en faut pas plus pour que les traditionnalistes intégristes de Saint Nicolas du Chardonnet montent au créneau (les premiers ?), encouragés par leurs prêtres et des figures d’extrême droite comme Bernard Anthony, avec le soutien de groupe de jeunes comme France Jeunesse Civitas, “mouvement de jeunes catholique et politique”. Ainsi, trois cents jeunes, dès les premiers soirs, étaient présents devant le théâtre. Auto-proclamés « inoffensifs catholiques en prière » (dixit Civitas), ils sont venus soit disant pour « prier le chapelet, scander des slogans et chanter des cantiques face au théâtre ».

Mais à bien y regarder, cela n’a rien d’un rassemblement « bon enfant ». Le groupe Civitas admet lui-même que plusieurs dizaines de jeunes se sont introduits dans le théâtre, se faisant passer pour des spectateurs, pour y perturber la pièce, à la manière des intermittents du spectacle sur les plateaux télés (voir cette vidéo). La presse rapporte ainsi des « tentatives violentes d’intrusion par des militants organisés, avec usage de gaz lacrymogènes, enchaînement des portes de la salle dans le but d’empêcher l’accès, utilisation de boules puantes, distribution de tracts cherchant à dénoncer le caractère ‘christianophobe’ du spectacle, interruption du spectacle par irruption sur scène de neufs militants » (Le Figaro).

De l’autre côté, ce sont une cinquantaine « d’imbéciles » (on appréciera l’amour que Civitas leur porte) d’extrême gauche qui sont prêts à monter également au front, et dont les rangs vont grossir, avec le risque d’une escalade de la violence.

Le résultat ?

Des cathos embarqués par les CRS, « rafflés » ose scander Civitas sans nuance et sans honte. Nous voici décrits comme insensibles au théâtre contemporain, préférant une opposition frontale entre culture et catholicisme. Ce qui est un comble, quand on sait dans l’histoire ce que la foi chrétienne a apporté à l’art. L’occasion que nous leur fournissons sur un plateau est trop bonne : voici aussi les cathos en général amalgamés aux intégristes, et présentés comme ‘réactionnaires’, obscurantistes, voire violents, ce qui ne donne envie à personne de devenir chrétien.

Il faut dire aussi que cette somptueuse couverture presse, du journal de France 3 aux très nombreux articles papiers et radios, est du pain béni pour des factions en manque de visibilité médiatique. Y compris pour l’extrême droite, en pleine campagne pour les présidentielles.

Ainsi, selon Civitas, la manifestation est ‘un énorme succès’, malgré l’exécrable image des cathos donnée à cette occasion par les médias. Cela a-t-il arrêté seulement les représentations ? Bien sûr que non. Au contraire, cela a donné à celles-ci une bien plus grande publicité, inespérée. Et pour Civitas, l’objectif est atteint au delà de toute espérance, sans aucun réalisme.

Du côté du responsable France de la Fraternité Saint Pie X, l’inénarrable abbé Régis de Caqueray, « la détermination (de ces jeunes) et leur foi chevillée au corps sont admirables et porteuses d’espérance, ils sont ‘l’honneur de notre société (…), la petite flamme qui empêchera les ténèbres de gagner la lumière ». Rien que cela, nous sommes sauvés !

Pistes de réflexion

Cet orgueil affiché explique en bonne partie pourquoi une telle manifestation ne peut être pacifique. On peut manifester avec humilité, dire son chapelet sur la voie publique, mais croire que l’on va « vaincre » seul contre tous est une hérésie.

Entendons-nous : je n’ai rien contre le chapelet en public, bien au contraire : j’ai appartenu à un groupe de prière avec le lequel nous disions le chapelet sur le Champ-de-Mars, au beau milieu des jeunes de notre génération. Mais il n’y avait aucune ostentation de notre part, et d’ailleurs cela interrogeait. Il me semble ici que se mettre à genoux devant les forces de l’ordre et les passants, pour protester, peut être interprété comme un manque d’humilité, et en tout cas, agace inutilement.

On ne m’accusera pas d’être anti-tradi : dans mon livre Dieu est de retour, j’ai interviewé un responsable d’Ichtus – que les Civitas ont quitté sous fond de liturgie – comme aussi bien l’abbé Fabrice Loiseau (curé d’une paroisse personnelle célébrant sous la forme extraordinaire), pour faire connaître l’apostolat dont ils savent faire preuve.

Mais là, c’est trop. Rien ne justifie l’usage de la violence, encore moins la défense du Christ, qui par ailleurs n’a pas vraiment besoin de nous pour cela. Au Mont des Oliviers, Jésus n’a-t-il pas demandé à Pierre de ne pas le défendre et de ranger son épée ?

Protester ouvertement oui – et le porte-parole de la Conférence des évêques de France l’a fait – saisir les pouvoirs publics oui, mais user de la force physique et verbale, non. Pourquoi donc aller crier des slogans – qui ne portent pas – à la gueule d’en face, leur hurler des « Christus vinci, Christus regnat, Christus imperat » ou vociférer des « Ave Maria » dans une ambiance rendue peu propice à la prière, à cause une pièce aussi ridicule qu’insignifiante ? Et pour quelle réussite ?

On se souvient des mêmes jeunes de Civitas manifestant dans les rues de Paris à l’occasion de la Marche pour la Vie, tel un seul homme, criant aux passants innocents des slogans violents et totalement inefficaces comme « avorter c’est tuer ». (Mais il semblerait que les organisateurs de la dite marche ne parviennent toujours pas à les raisonner…).

Malheureusement, là encore, ces jeunes idéalistes sont manipulés, notamment par l’extrême droite (dont on connaît les idées et la visée électoraliste), comme nous l’avions démontré lors de l’affaire du « kiss in » de Lyon. Ce n’est pas le docteur Xavier Dor, présent à ces manifestations et dont la spécialité fut, par le passé, de s’enchaîner sur les tables des avortoirs, qui les incitera à plus de modération. Ils sont finalement « comme des brebis sans berger » malgré la présence trompeuse des prêtres de Saint Pie X. (Je serais archevêque de Paris – mais je ne le suis pas – j’irais à leur rencontre pour dialoguer avec eux, si cela est encore possible !)

Oui, les chrétiens, et les catholiques en particulier, sont régulièrement la cible d’anathèmes ou d’injures, mais évitons de mettre tous les metteurs en scène, artistes ou journalistes dans un même panier en criant à la théorie du complot. Evitons aussi d’agresser les spectateurs. Ces personnes ont aussi un coeur, une âme, elles ne savent pas ce qu’elles font et cherchent aussi le visage de Dieu. A nous de leur apporter de vraies réponses, avec et par miséricorde.

Faut-il le rappeler : l’amour ne s’imposera jamais par la force des slogans ou des barricades, et on ne va pas au devant du martyre, ni des arrestations. Evitons de nous battre sur le terrain de l’adversaire, celui de la violence, du militantisme sans nuance, des slogans revanchards, de la dialectique passéiste, du mot « phobie » à outrance, surtout en jouant sur la peur. Au contraire, n’ayons pas peur d’être créatifs, artistiques, innovants, oserais-je dire ‘modernes’ (cf Evangelii nuntiandi), en utilisant la Parole de Dieu, qui touche les cœurs.

Prions, avant d’agir, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer sur la meilleure conduite à tenir. Il y a fort à parier qu’Il nous conduira vers des initiatives positives, non pour une défense systématique, presque corporatiste, d’un système et de notre appartenance à une religion, mais pour l’annonce de l’Evangile. Et pourquoi pas par le théâtre ? Il y a tant de bonnes pièces jouées en ce moment par des chrétiens, qu’il faut aussi encourager ! (Comme celle-ci).

L’Eglise doit aussi se ré-approprier l’expression artistique pour sa mission première, l’évangélisation. « Vous devez toujours être prêts à témoigner de l’espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect » écrivait le premier pape de l’Eglise. Terminons justement avec les mots providentiels de Benoît XVI, hier à Assises : « Comme chrétien, je voudrais dire à ce sujet : oui, dans l’histoire on a aussi eu recours à la violence au nom de la foi chrétienne. Nous le reconnaissons, pleins de honte. Mais il est absolument clair que ceci a été une utilisation abusive de la foi chrétienne, en évidente opposition avec sa vraie nature. Le Dieu dans lequel nous chrétiens nous croyons est le Créateur et Père de tous les hommes, à partir duquel toutes les personnes sont frères et sœurs entre elles et constituent une unique famille. La Croix du Christ est pour nous le signe de Dieu qui, à la place de la violence, pose le fait de souffrir avec l’autre et d’aimer avec l’autre. »

21 réflexions sur « L’agitation et la confrontation violente s’opposent à l’évangélisation »

  1. Dejouy

    Il y aurait beaucoup à dire sur ce qui est évoqué dans cet article. C’est vrai que la première action le 20 au soir, deux organisations de jeunes (distinctes et non concertées) l’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur ont manifesté avec vigueur mais sans aucune violence, sinon les cris de protestation. Les gaz lacrymogènes et les coups de matraques sont le fait de la police seule. Je suis affirmatif car j’étais présent sur place.
    Mais ce qu’il est intéressant de noter, c’est ce qui s’est passé par la suite. Des jeunes, plutôt traditionalistes il est vrai au départ, sont venu prier sur la place du Châtelet.
    De quelques dizaines qu’ils étaient au départ, on en compte chaque soir plusieurs centaines et le nombre ne cesse d’augmenter.J’y suis passé comme vous avez dû le faire, je n’y ai trouvé que bonne humeur et prières chantées parfois fort joliment à plusieurs voix. De plus, ces derniers soirs on voit arriver de nouveaux jeunes envoyés par les paroisses, charismatiques et autres, ce qui fait que nous avons une représentation plus large de la réalité catholique de notre pays. Enfin sur radio-Notre Dame, le père Guy Gilbert a rendu hommage à ces jeunes qui prient dans la nuit.
    Derrière un ton qui se veut serein, je vous trouve bien dur et bien stigmatisant pour ce mouvement.Il ne faudrait pas faire porter le chapeau, bien trop grand pour eux, de la haine anti-chrétienne qui se développe dans notre société individualiste et consommatrice, aux seuls jeunes gens qui s’indignent devant ce qui est pour le moins une subversion de l’art.
    Et quand-bien même se tromperaient-t’ils, il est bon de voir que des jeunes sont capables de passer toute une soirée en prière dans la rue pour l’amour du Christ, au lieu d’être devant leur télévision, ou en boîte de nuit.
    “malheur à celui qui scandaliserait un de ces petits, il vaudrait mieux qu’une meule de meunier lui soit attachée au cou et qu’ils soit précipité dans la mer”(de mémoire).

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  2. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

    @Fikmonskov et Marquet : merci de vos encouragements ! Surtout que tout le monde est loin d’être d’accord sur la question. 🙂

    @Dejouy : merci de votre commentaire. De quelles paroisses charismatiques parlez-vous sans les citer ? Guy Gilbert, quant à lui, n’est pas l’archevêque de Paris. Sinon… où fais-je “porter le chapeau” de la “haine anti-chrétienne” à ces jeunes ? Je n’ai pas dit cela. Et vous, comment combattez-vous la haine ? Par ailleurs, je ne connais pas beaucoup de catholiques qui passent leur soirée devant leur télévision, ou en boîte de nuit, soyons sérieux, ne leur cherchons pas ce genre d’excuses. Enfin, j’aimerais vous poser cette question : comment argumentez-vous que ces manifestations soient la meilleure conduite à tenir ? Avez-vous réfléchi à d’autres options plus pacifiques ou êtes-vous partis tête baissée ?

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    1. Dejouy

      Je vais être honnête avec vous, la réaction première était plus viscérale que réfléchie, j’en conviens aisément. Mais ce qui constitue une leçon pour nous, c’est la constance et la gaieté de ces jeunes de plus en plus nombreux chaque soir. Cela dépasse tout le monde y compris les premiers instigateurs de ce mouvement qui étaient tout au plus quelques dizaines. Le ton devient plus paisible au fur et a mesure que les effectifs augmentent. Comme si une grâce plus forte que les petites volontés humaines du départ était à l’oeuvre. Et pour finir j’ai trouvé cette citation d’un certain frère Hilaire sur Facebook à propos de cette affaire: “Si quelqu’un vous dit que vous seriez mieux à prier dans une église que dans la rue, répondez lui que c’est sûrement ce que se sont dit les apôtres le Vendredi Saint quand ils ont laissé le Christ seul à la croix. Mais Marie et saint Jean n’ont pas eu peur de prier en public, d’affronter les blasphèmes et même les forces de l’ordre. Ils ont cru (naïvement?) que Jésus serait consolé de leur présence.

      Si votre prière ne fait pas céder les blasphémateurs, elle réjouit certainement le cœur du Christ

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      1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

        @Dejouy : je n’ai jamais dit qu’il fallait mieux aller prier dans une église. On peut prier n’importe où, Dieu merci. Ce n’est pas le lieu qui compte, mais la façon dont cette prière est dite. De plus, qu’il y ait de plus en plus de participants n’est pas la preuve que c’est la bonne méthode. Et tant mieux si cela s’apaise. Demain, on m’a parlé d’une jeune fille enceinte de 8 mois qui voulait se rendre à la manifestation… soyons raisonnables.

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        1. Gilly

          La jeune fille enceinte de 8 mois vous remercie de votre sollicitude mais vous prie gentiment de vous mêler de vos affaires 🙂 quand on va être mère on n’est généralement pas inconsciente, et on reste seule juge de son état de santé (et de ses activités durant le WE) au demeurant excellent, merci 😉 Dieu que la toile est petite pour les cathos…

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  3. Mamoune

    Merci Dejouy pour cet autre son de cloche que j’ai pu vérifier aussi par ailleurs.
    S’il est vrai que lancer d’oeufs et chahutage sur scène sont désolants et n’aident en rien à témoigner de l’amour du Christ, je dois admettre que la prière de ces jeunes, sur le lieu de désolation pure qu’est celui de cette pièce décadente et dégradante, me touche. Et je ne suis pas la seule, puisque de nombreux commentaires positifs ponctuent les articles de presse (fort peu complaisants, bien entendu !) sur le sujet. Beaucoup encouragent cette jeunesse qui n’a pas froid aux yeux, face à notre société qui ne cesse de tirer si facilement à boulets rouges sur les catholiques, aux artistes de toutes sortes (pour moi, l’art devait élever, il semblerait qu’il ait changé de sens) qui utilisent le nom et l’image de notre Seigneur pour mieux le salir.
    Par ailleurs, quel dommage que ce genre d’évènements n’unissent pas davantage les catholiques, eux déjà si divisés… L’union fait la force, non ? Au lieu de cela, les cathos se tirent dans les pattes, se méprisent, se déchirent sur la conduite à tenir. Belle image que les membres assemblés de l’Eglise ! Et ça fait les choux gras de tous leurs adversaires.
    La prière se doit d’être pacifique et il me semble que, passé ces premières soirées mouvementées autant que désorganisées, le rassemblement qui enfle désormais en face du théatre pourrait être bénéfique si pleinement calme et bienveillante. Il interloquerait et serait propice à un réel questionnement ouvrant sur une possible évangélisation dans la douceur.
    A mon sens en tous cas, bien plus que l’inaction. Nous ne sommes pas du monde, certes. Mais on y est. A nous de nous servir des meilleures armes et quoi de plus étonnant pour notre société qu’une foule de jeunes priant pour attirer/interroger les gens, à l’heure où le visuel est prédominant ?
    Je ne peux m’empêcher de penser à ces 410 bébés sauvé de l’avortement grâce à la prière durant cette campagne américaine “40 days for life”… Magnifique, non ?

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  4. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

    @Manoune : merci de votre commentaire, mais est-ce que vous êtes bien sûre que ces jeunes catholiques, priant et genoux et chantant ‘Les bleus sont là’ (d’après Nouvelles de France), touchent beaucoup les coeurs ? Permettez-moi d’en douter. Vous trouverez d’ailleurs ici les paroles de ce chant royaliste, accompagnés d’un lecteur mp3, s’il vous prend l’envie, depuis votre salon, de l’écouter avec une petite larme à l’oeil et beaucoup de nostalgie… 🙂 http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-11151572.html

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    1. Dejouy

      Ce chant fait simplement référence au premier génocide de l’histoire, quand les colonnes infernales (les bleus) tuaient hommes femmes et enfants enBretagne et en Vendée. Leur attachement à Dieu et au Roi en ces temps troublés n’avaient rien de risible. Il est vrai que tout cela a été occulté délibérément par l’éducation nationale. Mais des historiens comme Reynald Seycher sont en train aujourd’hui de mettre au jour cette triste page de notre passé.
      Qu’on le veuille ou non il y a eu beaucoup de saints martyrs dans cette population, saluée il y a quelques années par Soljenitsine aux Lucs sur Boulogne. Quoi donc de plus naturel que des jeunes catholiques bien informés
      chantent en leur honneur.

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      1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

        @Dejouy : d’accord, d’accord, je connais aussi… 🙂 Que ce passé ait existé est une chose, mais je n’arrive pas à comprendre ceci : vous ne semblez pas comprendre que ‘chanter en l’honneur’ des Vendéens ne répond en rien à la pièce de Castellucci, ni encore moins aux questions de nos contemporains sur Dieu, l’Eglise, la foi… Cela vous est-il déjà arrivé d’aller évangéliser dans la rue ?

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        1. Dejouy

          Non, je ne l’ai jamais fait et je comprends votre agacement.Et j’imagine que c’est sur des choses plus positives que l’on crée du lien. Travaillant dans le secteur social et ayant fait de la rue dans le cadre professionnel, je crois comprendre ce que vous ressentez, même si je n’ai pas votre expérience.Sachez que vous m’inspirez le plus grand respect et qu’a aucun moment je voudrais vous offenser. Je voulais juste attirer votre attention sur le fait que ce que vous
          appelez nostalgie peut bien être aussi un peu d’enracinement dans notre histoire. Le chrétien est héritier. Sur cette place du Châtelet s’installe une sorte de convivialité.Quand on est ensemble on chante des cantiques, mais aussi la mémoire de nos aïeux. Cela a exister de tout temps, mais aujourd’hui c’est plus rare.
          C’est vrai, je vous l’accorde Castelluci est bien loin.

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          1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

            @Dejouy : merci de votre honnêteté. Je vous invite à essayer, au moins une fois dans votre vie, l’évangélisation de rue. Vous comprendrez mieux quelle est la meilleure attitude à prendre sur la voie publique quand on est chrétien, si on veut témoigner de sa foi. Voici donc une invitation pour samedi prochain, à Paris. Vous pouvez vous y rendre de ma part :

            *****

            Le Père Henri de l’Eprevier, curé de Notre-Dame de l’Assomption des Buttes-Chaumont,

            et la communauté Aïn Karem ont la joie de vous inviter à:

            -:- l’Apostolat de rue des Buttes-Chaumont -:-

            samedi 5 novembre 2011, de 14h à 17h30,

            Place de la Bataille de Stalingrad (M° Jean-Jaurès, lignes 2, 5 et 7 bis)

            14 h : RdV Salle St Augustin (à g. en entrant dans l’église), 80 rue de Meaux (M° Laumière) pour cours de théologie & lancement

            14 h 30 : Exposition du Saint Sacrement au baptistère suivie de l’apostolat (les participants se relaient pour l’adoration)

            17 h 30 : Fin de l’Apostolat puis déposition du Saint Sacrement

            Goûter et fin vers 18 h 30

            Prochaines dates : 10 décembre, 7 janvier, 24 mars, 5 mai, 9 juin.

            « Vous êtes la lumière du monde» (Mt 5,14)

            Nous comptons sur votre présence et/ou votre prière !

            ********

  5. Polydamas

    Désolé, mais l’article adopte un ton un peu trop virulent pour être parfaitement honnête. Le Dr Dor est un vieil homme à moitié aveugle incapable de réciter, avec sa voix douce, autre chose que des chapelets dans le cortège de la Marche pour la Vie. Et ne vous en déplaise le fait de s’enchainer dans des maternités a pu sauver des vies, et faire prendre conscience à certaines mères de l’acte qu’elles allaient commettre (d’autant qu’on se demande bien le rapport avec le schmilblick).

    Quant à l’agression des spectateurs, elle est tout de même limitée, difficile de mettre sur le même plan violence urbaine et trois œufs lancés. Je veux bien que vous ne soyez pas hostile aux tradis, mais vos références à Ichtus et à l’abbé Loiseau sont trop parcellaires pour ne pas laisser soupçonner que vous les utilisez comme cautions. Du reste, je ne sais pas si vous êtes anti-tradi, et je m’en fiche.

    En revanche, permettez moi de soulever l’hypothèse qu’à la manière de Civitas, vous prenez certainement les choses beaucoup trop à cœur, ce qui est généralement le signe d’une incapacité à se détacher et à regarder soigneusement où se loge notre orgueil. Il est fort possible que les choses changeront radicalement le jour où l’on verra les jeunes de Civitas s’impliquer dans l’accueil des personnes en situation de détresse, qu’elles soient SDF, immigrées ou autre, et que l’on vous voit, vous, à des prières pacifiques de ce type. Parce que, que vous le vouliez ou pas, s’il y a incontestablement de l’orgueil chez Civitas, il y en a aussi chez tous leurs opposants systématiques.

    Rendez-vous en décembre pour Golgotha Picnic ? Cette pièce devrait mettre tout le monde d’accord.

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    1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

      @Polydamas : comme on se retrouve ! Si vous ne voyez pas de rapport entre le fait de vouloir sauver des vies “de force” (ce qui sur le long terme ne peut qu’être compromis) et s’attaquer “de force” à une pièce de théâtre, c’est que débattre de la méthode employée vous titille, au mieux. 🙂

      Je vois que vous me faites confiance pour mon ouverture aux tradis, j’en suis heureux. (Je peux même vous dire aussi que je suis contre l’exclusivisme liturgique, peut-être que cela vous intéressera davantage, comme sujet. 🙂 )

      Merci pour la leçon de discernement, je vais y réfléchir. Je ne suis pas un opposant systématique de Civitas, je note juste ici quelques légères dérives de leur part, comme je l’ai aussi constaté lors de la Marche pour la vie. Pour ce qui est des prières “pacifiques”, je crois vraiment qu’on peut mieux faire qu’hurler des Je vous salue Marie… vous ne croyez pas ?

      Quant au Golgotha Picnic, non, je ne crois pas “qu’elle mettra tout le monde d’accord”, en tout cas pas sur la question de la meilleure méthode pour réagir, sauf si vous prenez le temps, enfin, d’y répondre sérieusement.

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      1. Polydamas

        Meilleure méthode pour réagir ? J’en ai parlé au moment de Piss Christ : des prières devant, dites délicatement, comme dans un pèlerinage, et explication aux passants. Sans animosité, sans passion et avec détachement. Après, on est jamais à l’abri que certains jeunes se lâchent, ça ne veut pas dire que le mouvement initial soit mauvais.

        Quant au fait de sauver des vies de “force”, on n’a visiblement pas le même avis sur les opérations sauvetage des années 80. Mais bon, il y en a qui considèrent qu’on ne pouvait pas se taire face à ça.

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        1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

          Qu’est-ce que des prières dites délicatement quand on est armé de porte-voix, de bannières avec slogans revanchards, au minimum ? J’ai du mal à comprendre comment cela peut être “sans animosité, sans passion et avec détachement”, comme vous le dites. (Cf mon dernier billet…)

          Quant à l’avortement, là encore je ne suis pas sûr qu’agir “à l’américaine” (sous-entendu : comme des cows-boys) soit la meilleure manière de réagir. Cela laisse des traces dans l’opinion souvent contraires à l’idée recherchée…

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  6. MJ

    Mgr Centène approuve l’action devant le théâtre :
    “Je félicite et j’encourage tous ceux qui, en cohérence avec leur foi, n’hésitent pas à agir publiquement, et qui, bien que n’usant pas de violence, aussi bien verbale que physique, sont emmenés par les forces de police et placés en garde à vue, alors qu’ils manifestent, en toute justice, leur désapprobation face à des spectacles dont l’ignominie dépasse l’entendement même.”
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/10/mgr-cent%C3%A8ne-apporte-son-soutien-aux-manifestants-du-th%C3%A9%C3%A2tre-de-la-ville.html

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    1. Jean-Baptiste Maillard Auteur de l’article

      @Michel Janva : heureux de vous savoir parmi nous, malheureux de ne pas connaître encore votre vrai nom. Je n’ai pas publié immédiatement votre commentaire car il demandait un long développement. Je ne suis pas sûr que Mgr Centènes ait vraiment pu prendre la mesure de ces manifestations en écrivant cette lettre. Peut-être a-t-il changé d’avis, car il demandait de ne pas ‘user de violence’… Je vous renvoie donc à mon dernier billet ! 🙂

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