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Vive le pape François, pape des pauvres !

Une mini-révolution

Pour une surprise, c’est une surprise : tous les pronostics ont été déjoués, même ceux des cathos les plus en vogue ou des éminences grises. Voici donc la preuve que c’est bien le Saint Esprit qui était aux commandes du conclave. Mais ce n’est pas très étonnant : outre le milliard de fidèles catholiques réunis à travers le monde pour cet événement, en France nous étions plusieurs milliers en prière : rien que 30.000 sur Internet à avec l’opération Mission conclave, qui a intéressé les médias profanes !

Même les éditorialistes les plus critiques vis à vis de l’Eglise sont satisfaits : ils rêvaient depuis longtemps d’un pape africain, asiatique ou latino-américain, et c’est l’Argentine qui nous donne un pasteur. Nous en sommes également très heureux : quoi de mieux pour secouer encore la vieille Europe endormie ? Quoi de mieux pour réveiller nos consciences anesthésiées par la dictature du relativisme, du « tout ce qui est possible, c’est bien » ?

En Argentine, le cardinal a été un ardent défenseur de la famille et un opposant très remonté contre le faux-mariage homosexuel. Le nouveau pape sera donc là encore un allié très important de ceux qui se battent contre ce projet inhumain du « ‘mariage’ pour tous », notamment en France, avec le grand mouvement citoyen « La manif pour tous ».

Le Président Hollande ne s’y est pas trompé en félicitant le nouveau souverain pontife : « La France, fidèle à son histoire et aux principes universels de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent son action dans le monde, poursuivra le dialogue confiant qu’elle a toujours entretenu avec le Saint-Siège, au service de la paix, de la justice, de la solidarité et de la dignité de l’homme. » Réjouissons-nous que ce dialogue puisse avoir lieu sur le thème de la dignité humaine : nous prendrons le Président à ses propres mots !

Premiers traits du nouveau pape : humour, prière, humilité

On peut noter l’humour du pape qui a commencé par dire qu’on était allé le chercher « au bout du monde ». Ca n’a pourtant pas pris beaucoup de temps !

Impressionnant aussi : ils nous a tout de suite proposé de prier, ce sera donc un pape de la prière. Dès le départ, il a également appelé les fidèles à « entreprendre un chemin de fraternité, d’amour et d’évangélisation ». Cette mission évangélisation marquera sans doute son pontificat, puisqu’il commencera par des JMJ sur ce thème. Comme le rapporte au Figaro son biographe Argentin, Sergio Rubin, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, devenu pape, « appellera sûrement tous les prêtres du monde à descendre dans la rue pour conquérir plus d’âmes ». De quoi revigorer toutes les paroisses à travers de nombreuses missions paroissiales ?

Notons encore son humilité, dans la droite ligne de Benoît XVI, demandant à la foule rassemblée place St Pierre un petit temps de silence pour que chacun prie et invoque sur lui la bénédiction de Dieu, avant de s’incliner profondément. Un pape qui demande encore qu’on l’appelle simplement François, et non pas François 1er, comme l’a souligné le porte-parole du Saint Siège.

« Le pape des pauvres », pour les pauvres

Mais ce qui est également remarquable dans le plan de Dieu, c’est que le pape François est un pape pour les pauvres, à l’image de Saint François d’Assise. Quelle aubaine à l’heure où le monde entier est secoué par la crise économique, où le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’agrandit, où l’argent, qui ne repose sur rien, n’apporte plus aucun sens à nos contemporains dans un monde rongé par l’individualisme ! Quelle chance d’avoir un pape issu du Tiers-Monde pour nous guider dans notre mission première, annoncer le Christ à tous les déshérités de la vie !

Comme son parcours nous le montre, il nous encouragera là encore sûrement à évangéliser les plus pauvres, y compris les pauvres de cœur.

Ordonné prêtre en 1969, nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992 par Jean-Paul II, puis archevêque en 1998, créé cardinal en 2001, Jorge Mario Bergoglio s’est donc fait connaître pour son combat contre la pauvreté. Issu d’une famille modeste (son père est employé ferroviaire et sa mère se consacre à ses enfants), le nouvel évêque refuse la luxueuse résidence de l’archevêché pour prendre un petit appartement près de la cathédrale. Il refuse également la voiture avec chauffeur et préfère prendre le bus pour se déplacer dans la ville.  Lorsqu’un de ses prêtres, dans les bidonvilles – où il a multiplié leur présence par deux – est menacé par les trafiquants, il va dormir chez lui. En 2009, il déclare que la lutte contre la pauvreté est un combat pour les droits de l’homme. Il a enfin dénoncé l’autoritarisme des époux Kirchnner, à la tête de l’Argentine, et a sauvé plusieurs personnes des tortures et de la mort pendant la dictature.

« J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi (…) chaque fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Mt 25, 25-40)

Dans ce passage de Saint Matthieu s’exprime la véritable fraternité, qui nous vient du Christ. Jésus se donnant à aimer à travers les plus pauvres (Mt 25,40), prions pour que François nous aide à réaliser que la plus grande des pauvretés, la plus profonde souffrance, c’est de ne pas connaître Dieu ou d’en être séparé par le péché. Qu’il nous donne de communier à la compassion même de Dieu. A l’approche de Pâques, n’oublions pas que celle-ci s’est exprimée de façon ultime sur la croix du Golgotha : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour nous sauver du péché et nous donner la vie éternelle. » (Jn 3, 16-17)

Revivre cet événement : toutes les vidéos de KTO

 

Pourquoi retourner manifester le 24 mars ?

10 raisons de remettre le couvert

1. Ce “mariage pour tous” est un projet inhumain qui conduit à la PMA, aux mères porteuses, bref à la marchandisation des enfants (voir cette vidéo). Aux grands maux, les grands remèdes : nous devons nous battre jusqu’au bout, au nom de l’humanité, en pensant à nos enfants, nos petits-enfants, toutes les générations futures. Nous ne lâcherons rien ! D’ailleurs, qui a parlé de lâcher quoi que ce soit ? La mobilisation exceptionnelle de vendredi soir, lors du meeting pour tous à Tours, a montré que tout le monde était au rendez-vous ! Il y avait le feu ! (voir cette vidéo)

2. Le 14 janvier, le journal italien El tempi titrait “La révolution française”. Cette journée du 24 mars sera également historique. N’oubliez pas vos couvertures de survie et vos tentes, nous allons attirer l’attention des médias internationaux sur ce Printemps français que toute la France – et le monde – attend !

3. François Hollande le sait par ses services : nous étions 1,2 million le 13 janvier. Ne lui laissons pas croire que nous faiblissons, emmenons de nouvelles personnes avec nous, mobilisons-nous comme jamais ! Saluons au passage les musulmans – 3ème électorat du PS – qui sont de plus nombreux à nous rejoindre comme à travers le collectif Les musulmans pour l’enfance : ils remplissent des cars entiers et tractent dans de nombreuses mosquées en France… Et nous ?

4. Le Président a commis une faute politique en se lançant si tôt et sans concertation dans ce funeste et funèbre projet. A force de nous mobiliser, nous devenons une force politique qui dérange, au plus haut niveau, et on l’a vu avec le CESE, bien ennuyé de devoir se positionner face à 700.000 signatures. A nous de continuer à dire notre colère face à cette dictature du politiquement correct qui nous muselle et se moque de nous !

5. Les services de l’Elysée sont débordés. Menacés de grève par le personnel qui n’en peut plus de trier autant de courrier sur le mariage pour tous, ils ont dû embaucher de nouveaux salariés. Montrons aux énarques de 68, qui sont toujours en poste, que le vrai changement est arrivé, que les Français ne se laisseront plus faire, désormais ! Montrons-le au Président. D’ailleurs, Philippe Arino le raconte aujourd’hui sur Facebook : « J’étais récemment à un dîner avec une personne bossant à Matignon, et qui m’a appris que François Hollande (qui, je le rappelle, a, à lui seul, le pouvoir de retirer la loi du mariage pour tous! Quand même!) avait peur du 24 mars, et est en ce moment très mal. La peur de notre président me dit qu’il a besoin d’être soutenu encore plus par nous, même si notre soutien passe paradoxalement par une opposition. »

6. Il fera plus chaud le 24 mars que le 13 janvier, ce sera le printemps depuis 4 jours : raison de plus de venir encore plus nombreux profiter du soleil ! 🙂 De plus, ce sera l’occasion de faire briller de nouveaux slogans, encore plus forts !

7. Les Champs-Elysées, c’est un symbole qui à lui seul fonctionne médiatiquement et politiquement. Comme le dit Frigide Barjot, « rien de tel que les Champs pour faire rebrousser chemin au locataire de l’Elysée ». Soyons donc au rendez-vous !

8. En 1983, la loi supprimant l’école libre a été votée à l’Assemblée, mais n’a pas été promulguée. Jusqu’au dernier moment, tout peut arriver. A nous de tenir bon, et de dire, jusqu’au bout – jusqu’en 2017 s’il le faut ! – notre profond désaccord et les raisons de notre opposition. La parole est aux adoptés, aux homos, aux musulmans, aux Juifs, aux chrétiens, aux pédopsychiatres, aux psychiatres, aux médecins, aux professionnels de l’enfance, aux juristes, aux parlementaires, aux maires, aux experts, à tous les Français ! Continuons à libérer nos voix !

9. Plus que toute autre, la voix de la raison doit se faire entendre. Rester mobilisés nous permet de continuer à alerter l’opinion, même si l’on n’en voit pas immédiatement les fruits. Le moindre article de presse reprenant une petite partie de nos nombreux arguments est déjà une victoire. Le 24 mars, ce sera à nouveau la possibilité de nous exprimer largement sur les plateaux TV, dans les radios et la presse écrite ! Ne manquons pas cette occasion !

10. L’avenue des Champs-Elysées est l’une des plus belles et larges du monde : le 24 mars prochain, nous ne piétinerons pas sous la pluie comme le 13 janvier, avec le sentiment d’arriver quand tout est terminé. Et nous resterons, “jusqu’à ce que le gouvernement bouge”. Le Printemps, c’est maintenant !

 

Plus d’infos sur le nouveau site de la Manif pour tous : Lamanifpourtous.fr – découvrez aussi le numéro spécial Manif pour tous de l’1visible à commander ici pour distribution x100 !

Lettre ouverte au Président du CESE

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle, en visite au CESE, François Hollande s’était ému qu’il faille atteindre 500.000 signatures pour qu’une pétition soit recevable. Il avait même proposé de baisser la barre à 100.000 !

Ironie de l’histoire : demain, le Président du CESE, Jean-Paul Delevoye, annoncera probablement l’irrecevabilité de la fantastique pétition de la Manif pour tous, qui a pourtant atteint 700.000 signatures en un temps record.

(La liste des pétitions a d’ailleurs depuis mystérieusement disparu du site du CESE… preuve qu’ils sont bien ennuyés. :-))

Par ailleurs, de même que le Palais de l’Elysée est obligé d’embaucher du personnel supplémentaire pour répondre au courier des anti-mariage pour tous, écrire au Président du CESE est une autre façon de faire entendre nos voix, pour accentuer la pression.

Voici donc une lettre ouverte au Président du CESE, que chacun peut reprendre à son compte, en lui envoyant un e-mail à l’adresse jpdelevoye@lecese.fr et en mettant en copie contact@lecese.fr. A vos claviers !

 

Monsieur le Président,

Ayant pris connaissance de vos réponses lors de l’émission « Face aux chrétiens », animée par Jean-Michel Blier, jeudi 21 février, en présence de Romain Mazenod (RCF), Louis Daufresne (Radio Notre-Dame) et Mathieu Castagnet (La Croix), je prends la peine de vous écrire.

Sauf erreur de retranscription, un point de vos propos m’a beaucoup étonné :

”La pétition demande que le CESE se prononce pour ou contre la loi. Constitutionnellement, c’est impossible. C’est donc irrecevable sur le fond.”

Cela est tout à fait inexact. La pétition que j’ai signée ainsi que 694.428 Français majeurs mentionnait : “Je demande son avis sur le projet de loi ouvrant « Le mariage aux couples de personnes de même sexe et son contenu »”.

Il n’est donc pas demandé au CESE de se prononcer pour ou contre, mais de donner son avis. La nuance est importante.

Ceci est confirmé dans l’article 69 de la Constitution du 4 octobre 1958, qui précise : “Le Conseil économique, social et environnemental, saisi par le Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis. Un membre du Conseil économique, social et environnemental peut être désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires l’avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été soumis. Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par voie de pétition dans les conditions fixées par une loi organique. Après examen de la pétition, il fait connaître au Gouvernement et au Parlement les suites qu’il propose d’y donner.”

Ne serait-il pas plus prudent de ne pas balayer d’un revers de main, comme vous semblez le faire en jouant sur les mots pour créer une pseudo irrecevabilité juridique, les 700 000 pétitions qui vous ont été adressées, et qui ont été rassemblées en un temps record, c’est à dire trois semaines ?

Comme vous le savez, c’est la première fois en France que des citoyens, pacifiquement, saisissent le CESE en aussi grand nombre. L’ignorer serait pour le moins délicat, et nous nous poserions alors la triple question du rôle réel du CESE, de la pertinence de son coût de fonctionnement élevé par temps de crise, et du bien fondé de son financement par nos impôts.

En vous écrivant, nous osons espérer que la démocratie ne sera pas une nouvelle fois bafouée sur l’autel de l’idéologie du moment, qui, comme toute mode, ne fait que passer…

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma respectueuse considération.

Jean-Baptiste Maillard

 

 

Merci Benoît XVI !

 

Il y a deux semaines, à Rome, quelqu’un te demandait si tu serais bien de la partie pour les JMJ de Rio, l’été prochain. Tu répondis : « ce sera moi, ou un autre ». Ton propre frère, Georg, était au courant de ton long discernement.

En 2009, tu avais donné un autre signe. Comme le rapporte Zenit hier, tu t’étais rendu à l’Aquila pour prier pour les victimes du séisme et tu t’étais rendu à la basilique, très endommagée, de Notre-Dame de Notre-Dame de Collemaggio. Les reliques de Saint Célestin (1209-1296) y avaient été retrouvées intactes, et tu avais déposé là le pallium que tu avais reçu sous les applaudissements, le jour de ton intronisation, le 24 avril 2005. Un geste important. Qui était donc Saint Célestin pour que tu lui confies ton pallium ? En l’an de grâce 1292, on était venu chercher cet ermite pour qu’il dirige la barque de l’Eglise, devenant Célestin V. Et puis, finalement, il avait démissionné deux ans plus tard, pour retourner à sa vie monastique…

Tu avais fait allusion à ce geste un an plus tard, le 4 juillet 2012, lorsque tu t’es à nouveau rendu dans la région, à Sulmona, pour le traditionnel « pardon » de Célestin V. Tu avais alors déclaré :

« Huit cents ans se sont écoulés depuis la naissance de saint Pierre Célestin V, mais il reste présent dans l’histoire en raison des célèbres événements de son époque et de son pontificat et, surtout, de sa sainteté. En effet, la sainteté ne perd jamais sa force d’attraction, elle ne tombe pas dans l’oubli, elle ne passe jamais de mode, au contraire, avec le passage du temps elle resplendit d’une luminosité toujours plus grande, exprimant la tension éternelle de l’homme vers Dieu ».

Et tu avais voulu tirer « plusieurs enseignements de la vie » du saint pape, également «  valables également à notre époque », comme si, vraiment, tu prenais déjà cela pour toi, en essayant de vivre toi-même ce que tu nous disais, ce qui te ressemble bien.

Tu voyais en Célestin un  « chercheur de Dieu, souhaitant trouver des réponses aux grandes interrogations de notre existence : qui suis-je, d’où est-ce que je viens, pourquoi est-ce que je vis, pour qui est-ce que je vis ? ». Pour y répondre, tu ressentais un appel au silence :

« Nous vivons dans une société où chaque espace, chaque moment semble devoir être ‘rempli’ par des initiatives, des activités, des sons; nous n’avons souvent même pas le temps d’écouter et de dialoguer. Chers frères et sœurs! N’ayons pas peur de faire le silence en nous et à l’extérieur de nous, si nous voulons être capables non seulement de percevoir la voix de Dieu, mais également la voix de ceux qui sont à nos côtés, la voix des autres ».

C’est ta vie bien (trop ?) remplie de pape qui t’a redonné envie de goûter au silence de Dieu. Quand tu es retourné voir les reliques de Célestin, tu as mis la puce à l’oreille de certains, à Rome !

Et voilà, hier, tu as démissionné. Cela reste un choc auquel peu de monde s’attendait : depuis 7 siècles (ce n’est pas rien) aucun autre pape n’avait osé. Car il faut oser une décision pareille ! Ton prédécesseur Jean-Paul II, qui n’avait pas peur, ne l’avait pas fait, peut-être pour une autre raison : abdiquer devant la maladie n’est pas la même chose que devant la vieillesse (de nombreuses personnes malades physiquement ou psychiquement sont sans doute encore reconnaissantes envers Karol Wojtyla d’avoir tenu jusqu’au bout).

A notre époque moderne, nulle autre trace de démission pontificale, si ce n’est, pendant la Seconde guerre mondiale, avec Pie XII, que tu as rendu Vénérable : averti que les nazis cherchaient à le faire enlever, il avait laissé une lettre de démission sur son bureau, pour qu’on puisse, si cela arrivait, élire immédiatement un autre pape…

En 2010, dans ton excellent livre-interview Lumière du monde : le pape, l’Eglise et les signes du temps, tu avais évoqué la possibilité pour le pape de démissionner : « oui, si un pape se rend compte clairement qu’il n’est plus capable physiquement, psychologiquement ou spirituellement d’accomplir les tâches de sa fonction, il a le droit et, selon certaines circonstances, l’obligation de démissionner ». Et tu avais rappelé, aussi, comment Jean-Paul II avait refusé ta démission d’évêque, à presque 75 ans : « vous n’avez aucun besoin d’écrire cette lettre, je veux vous avoir jusqu’à la fin ».

Sans être canonistes, nous savions donc que c’était possible. Ce qui nous rassure, te connaissant, c’est que tu as longtemps mûri cette décision. Ce n’est donc pas sur un coup de tête que tu as provoqué un nouveau conclave ! Ouf ! Cela nous montre aussi, si besoin était, ta grande liberté intérieure et ton entière confiance en Dieu.

Ton choix a très vite été salué par notre président, François Hollande, comme « éminemment respectable ». Merci pour ce coup de pub la veille du vote, en notre Assemblée nationale, d’un projet inhumain contre les enfants du pays : on va pouvoir surfer sur la vague, c’est bien mieux qu’une guerre au Mali !

Cela dit, quand même, tu nous laisses orphelins à la fois d’un pape et d’un père. Quelques larmes on déjà coulé. Mais c’est plutôt sympa de ta part de te retirer sur la pointe de pieds sans casser ta trombine : on trouvera bien le moyen de te dire un vrai au revoir, en chair et en os !

Je suppose que tu ne regrettes rien. Tu mérites bien ce départ tranquille pour te rapprocher plus encore du Seigneur, à qui tu as déjà consacré toute ta vie. J’espère que tu nous donneras quelques nouvelles dans quelques semaines, une lettre ou même un livre, « mémoires d’un pape » ? Ce serait riche d’enseignements.

C’est indéniable, tu as été un grand pape, avec une parole toute aussi puissante que profonde. Nous n’avons pas fini d’étudier tes discours, tes homélies comme tes publications. Merci.

Nous avons oublié les difficiles épisodes de ton pontificat, quand tu as dû faire le ‘sale boulot’. Hier midi, j’ai eu une petite pensée pour l’opération « Benoît j’ai confiance en toi » qu’on avait lancé avec Frigide Barjot, et les milliers de témoignages de soutien que nous avions pu te remettre en mains propres, à Rome. Merci pour cette aventure, défendre son pape contre les attaques sournoises et mensongères de certains médias aura été une vraie fierté et une joie, également. (Nous remettrons le couvert, si nécessaire, pour ton successeur, sois sans crainte !)

Tu as été un grand pape de l’évangélisation. Tu as développé sans cesse cette urgence, en particulier à travers la nouvelle évangélisation. Tu souhaitais que ton pontificat soit « un pèlerinage pour apporter Dieu au monde » (1), afin de « rendre Dieu présent dans ce monde et ouvrir aux hommes l’accès à Dieu » (2). C’est ce que tu as fait, en paroles et en actes. On se souvient notamment de ton discours aux Bernardins, qui, en France, avait remué tout le gotha du monde de la culture, de la politique et des médias. Et de cette messe en plein air aux Invalides, dans laquelle tu avais exhorté les Français à renoncer au culte des idoles pour mieux rencontrer Dieu, c’était magnifique. Il n’est pas anodin, non plus, qu’après la création d’un ministère dédié à la nouvelle évangélisation en 2010, ton dernier synode ait eu lieu sur ce thème de l’évangélisation renouvelée. Il s’agissait, pour toi, de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où la première annonce de la foi a déjà retenti et où sont présentes des Eglises d’antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‘d’éclipse du sens de Dieu’ » (3). Aux jeunes qui viendront à Rio, tu suggérais justement d’utiliser Internet pour cette évangélisation nouvelle !

Tu nous laisses en pleine année de la foi. Sans doute as-tu trouvé que d’autres témoins de cette foi vivante, ou d’autres réformateurs, étaient plus à même que toi de reprendre le flambeau : merci pour cette leçon d’humilité. D’autres que toi, à travers le monde, au niveau national comme au niveau le plus local, seraient bien inspirés de t’imiter, en donnant les clefs aux plus jeunes, pour que le changement survienne enfin dans nos sociétés en faveur du beau, du vrai, du bon, du bien.

Dans l’Eglise comme ailleurs, prédomine parfois un système de fonctionnaires castrateurs qui bride la marche des peuples vers le seul chemin, le Christ, qui est aussi la vérité et la vie (1 Jn 14,6). Nous, catholiques, avons tant besoin de missionnaires zélés à l’annonce de la Bonne Nouvelle du salut ! Nous avons tant besoin de saints ! Merci de nous l’avoir confirmé. Tu as su aussi nous recadrer de temps en temps sur la source et le sommet de la vie chrétienne, l’eucharistie : merci encore.

Enfin, je pense à tous les saints que tu as canonisés pour faire aimer ce trésor de l’Eglise. D’ici l’élection de ton successeur, ils nous aideront, j’en suis sûr. Et puis, surtout, l’Esprit Saint est aux commandes ! Nous allons prier pour toi et le prochain pape, promis. Un autre avenir s’ouvre pour toi : puisses-tu te reposer, maintenant, tu l’as bien mérité !

Bon vent, bonne route, cher Benoît XVI !

Et du fond du cœur, merci, merci, merci.

 

(1) Benoît XVI, message aux participants au deuxième congrès mondial pour la Pastorale des pèlerinages et des sanctuaires, 27 septembre 2010.

(2)  Benoît XVI, discours prononcé lors de la bénédiction des flambeaux, sur l’esplanade du sanctuaire de Fatima, au Portugal, le 12 mai 2010.

(3) Benoît XVI, première audience aux membres du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, 30 mai 2011.

 

« Je ne sais pas qui appeler Maman »

Quelqu’un m’a envoyé cette chanson sur le ‘mariage’ pour tous et je ne résiste pas au plaisir de vous la mettre en ligne. A diffuser sans modération !

Ecouter :

Papa c’est Parent 1
Maman c’est Parent 2
Ce que le bon Dieu unit
La loi le sépare en 2

Je suis un enfant du progrès technique
Un peu de spermicide, un ovule ou deux
Avec Internet, il suffit d’un clic
Moi je suis trop petit…
Pour savoir c’qu’on m’veut !

REFRAIN :

Je ne sais pas qui appeler Maman
Cette bonne femme qui vit avec Maman se fait appeler Papa
Je ne sais pas qui appeler Papa,
Ce bonhomme qui vit avec Papa se fait appeler Maman

Moi on m’a calculé,
Au centimètre près,
Y’en a qui se font du blé
Avec les intérêts
Celle qui m’a porté, ne m’a pas élevé
Celle qui m’a conçu bah… j’la connais pas non plus
Celle qui me désirait… elle m’a adopté
Quand l’autre a divorcé, elle ne m’a plus voulu

REFRAIN

Moi j’y comprends plus rien
Maman c’est politique
Papa ils ont rendu l’amour problématique
Oh secours pompiers, police et psychodrames!
Je sens que je vais bientôt skyzonphréner…
Alors je voudrais prévenir les gens, Madame
Qu’on est tous orphelins au nom de l’égalité !

FINAL

Je ne sais pas qui appeler Maman
Cette bonne femme qui vit avec Maman se fait appeler Papa
Je ne sais pas qui appeler Maman
C’est la faute en France eh bien du parlement
Je ne sais plus qui appeler à présent
Dans vos prières du soir n’oubliez pas… l’enfant.

(Chut… il dort !)

© Anonyme

Vous aussi, composez et mettez votre chanson en musique, envoyez-la moi !

1 million de manifestants : comme un parfum de révolution !


Il s’est passé quelque chose dimanche. Le Président, lui, le sait. Ses Renseignements généraux l’ont même dit aux organisateurs de la Manif pour tous : « c’est la plus grande manif depuis mai 68 ». Mais, pour gagner la bataille de l’opinion, les chiffres viennent encore d’être révisés à la baisse allant jusqu’à faire dire, hier dans l’Express, au directeur du renseignement de la Préfecture de Police de Paris qu’ « aucune précision sur les modalités techniques de comptage mises en oeuvre par le comité d’organisation pour aboutir à leur propre estimation n’a, à ce jour, été fournie ». Ce qui est faux, puisque le général Dary, ancien gouverneur militaire de Paris, a expliqué mercredi matin en conférence de presse les 4 différentes méthodes qui permettent d’expliquer ce chiffre ! (Voir aussi cette vidéo déjà vue 90.000 fois : la vérité sur le nombre de manifestants).

On est bien évidemment ici devant une contre-offensive du pouvoir, qui donne d’ailleurs de nombreux signes d’inquiétude en termes de démocratie. Car dimanche, à 18h15, après les discours, la fin du cortège de Denfert-Rochereau (l’un des trois) était encore au niveau de la station de métro Pasteur. L’avenue de Suffren était encore remplie à ras bord de manifestants, alors que sur le Champ de Mars, tout le monde pensait que c’était terminé.

Loin de l’immense foule des photos aériennes, qui a depuis longtemps quitté le Champ de Mars, loin des paresseux comptages de la Police, mes photos des milliers de manifestants, ici à 18h, qui arriveront bien après 19h au pied de la Tour Eiffel. © P. Fagniez

Avec des amis, nous avons remonté tout ce cortège, pour les encourager à se faire compter… En fin de cortège, sous la pluie, ils piétinaient, mais ils restaient plus déterminés que jamais. C’était très impressionnant. En leur annonçant le chiffre de 800.000 manifestants donné quelque temps plutôt par les organisateurs, leur regard s’illuminait, c’était magnifique !

Le témoignage de deux CRS (véridique)

Et pourtant, 800.000, ce n’était pas encore le chiffre définitif. Interrogeant alors deux CRS en faction, le premier me dit « j’étais sur la manif de 1984, c’était du même ordre ». Je lui réponds : « mais alors pourquoi ce chiffre de 340.000 donné par la Préfecture ? ». Il me dit : « vous croyez quoi ? c’est la police de votre président ! ».  « Sérieusement ? ». « Sérieusement. » Et d’ajouter : « ils n’ont dû compter que ce cortège. ». Son camarade acquiesce et ajoute : « Je n’étais pas là en 84, mais depuis que je suis CRS, je n’ai jamais vu une manif d’une telle densité. »

Il faut raconter aussi que vers 15h30, soit 4 heures avant la fin de la manifestation, un SMS tombait sur le portables de plusieurs élus UMP  présents sur le Champ de Mars. On pouvait y lire « 342.000 ». Le chiffre ne changera pas. Pourquoi ?

Ce serait aussi difficile de mettre en doute la sincérité des organisateurs. Un peu avant 17h, ils discutaient entre eux au carré VIP, bien embêtés de ne pas voir pu compter tous les manifestants au moment d’annoncer les premières estimations…

Notons que dans la soirée, il y aura aussi ce CMS annonçant 1,3 million selon la Gendarmerie, mais dont la source est quasi impossible à vérifier, sauf si elle se… manifeste !

A gauche, avec l'écharpe rouge, Jean-Marc, maire et homosexuel contre le projet (voir Homovox) © La Manif pour tous

Pour ma part, dès le début de la manif, j’ai trouvé que la mobilisation était exceptionnelle. Outre de nombreux élus, maires ou députés, anciens ministres, nous avons vu des jeunes descendre des immeubles, allumer des fumigènes comme un soir de match de foot (ils avaient peut-être voulu aller voir PSG-Ajaccio, avancé quelques jours plus tôt par la Préfecture !).

Sous nos yeux, quelques jeunes descendent des immeubles et nous rejoignent...

Et en vidéo :

 

 

Mais le plus ‘manifeste’ reste bien ce Champ-de-Mars, qui se remplissait au fur et à mesure qu’il se vidait, comme l’a dit Koz sur Twitter !

 

 

 

Quoi qu’il en soit, la manif pour tous est déjà une incroyable victoire médiatique. Malgré la contre-offensive, comme cette dépublication des JT de France 2. L’essai sera-t-il transformé pour devenir une victoire politique ? La présence de personnalités comme Simone Veil à la manif ou, tout récemment, le ralliement de députés de l’actuelle majorité comme Jérôme Lambert sont des signes très positifs.

Pourquoi un tel succès ?

Plusieurs facteurs : d’abord, cette mobilisation a surfé sur les erreurs politiques du gouvernement et de François Hollande, dont la première a été de ne pas passer le texte en catimini pendant les vacances d’été (et c’est tant mieux). En particulier, la polémique sur l’enseignement catholique a produit l’ « effet Peillon », que nous connaissons bien pour voir considérablement grossi les troupes une semaine avant. Merci à lui.

Un autre facteur a été Internet, comme pour le printemps arabe : une mobilisation sans précédent sur Facebook et les réseaux sociaux, mais aussi avec une floraison de sites web : on ne compte plus tous ceux consacrés à la mobilisation depuis septembre et d’autres arrivent encore… Avec aussi cette capacité du réseau des réseaux de mettre les gens en relation, donnant par exemple, d’après Le Figaro, ce défilé de Mariannes qui défendent le Code Civil et qui monteront sur le podium…

L’un des derniers nés de la mobilisation online est aussi Homovox, « la voix des homos », qui ajoute chaque jour ou presque, depuis son ouverture, de nouveaux témoignages d’homosexuels opposés au projet de loi.

Plusieurs d’entre eux, du reste, ont battu le pavé des salles de conférence dans tout le pays, particulièrement Philippe Arino, préparant le terrain, mobilisant pour la manif de dimanche. Aujourd’hui, ils sont invités sur les plateaux télés (BFMTV, etc.) ou écrivent des tribunes comme celle de Jean-Pier sur le site du Nouvel Obs. N’oublions pas non plus, que ce succès est aussi dû, en grande partie, à la personnalité de Frigide Barjot, figure emblématique du collectif  (n’en déplaise à certains : j’avais dû prendre sa défense sur ce blog le mois dernier). Son double charisme s’est révélé dimanche, pour le public comme les différentes autorités : celui de pouvoir à la fois franchir facilement le mur médiatique, d’une part, et d’autre part de savoir faire l’unité autour d’un même combat, ce qui n’est pas donné à tout le monde. On précisera ici qu’elle a été « grand prince » d’être d’accord pour que Civitas, qui l’avait attaquée pendant plusieurs semaines, défile en fin de la Manif pour tous, quand la Préfecture a annoncé aux organisateurs, deux jours avant le jour J, que la branche armée de Saint Nicolas du Chardonnay était considérée comme faisant partie du cortège !

Au final, loin de ceux qui voudraient nous ringardiser, la manifestation de dimanche est un signe de renouveau joyeux, serein pour tout notre pays. C’est un réveil du bon sens chez nos concitoyens, nos élus, y compris du fond du pays (j’ai défilé avec le maire d’une petite commune de l’Aveyron, un député et un ancien-ministre, sans l’avoir voulu !).

C’est aussi et surtout un mouvement de masse contre les consciences aseptisées par une idéologie rampante, inhumaine, qui veut que tout ce vaut, que rien n’est mauvais pour l’homme, et pire, que le meilleur des mondes est proche avec ce “progrès de civilisation”.

Et maintenant ?

La manif pour tous a plusieurs tours dans son sac. Elle attend la réponse du président suite à sa demande d’être reçue à l’Elysée pour lui expliquer ses (nombreux) arguments. Elle refuse dors et déjà de payer la facture de la pelouse ! D’ailleurs, pourquoi la Préfecture n’a-t-elle pas autorisé la manif à prendre le parcours Porte Maillot-Concorde, comme initialement demandé ? Peur que nous prenions l’Assemblée nationale, peut-être ? 🙂

Le plus fou, c’est que depuis dimanche, je n’ai pas l’impression que la mobilisation se soit essoufflée : au contraire, elle grandit : rien que ces deux derniers jours, on m’a demandé mon avis sur trois ou quatre nouveaux projets ! D’ailleurs, plusieurs « bourdes » mettent inexorablement de l’huile sur le feu et alimentent la combustion : celle Valls affirmant que recevoir les organisateurs d’une manif réunissant au bas mots 340.000 personnes n’était pas « au niveau » de François Hollande, ce qui n’est pas forcément faux, on sait recevoir qui on peut ! Ou celle de Delanoë reconnaissant le succès de la manif en réclamant 1 million d’herbes, une par personne, Frigide Barjot invitant avec malice les manifestants à revenir replanter !

Sans oublier les sorties de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem qu’on ne compte malheureusement plus, précisant tantôt au micro de France info qu’il y avait beaucoup de religions dans le cortège et qu’elles n’avaient pas voix au chapitre dans une République laïque, ou encore, tout récemment, réclamant la mise en place d’une censure sur Twitter et les réseaux sociaux, ceux-ci pouvant porter atteinte aux jeunes (c’est le nouvel effet Najat !). D’ailleurs, sur un autre sujet, elle appelle à une contre-offensive car le bon référencement de sites anti-avortement lui fait peur ! Entrons-nous dans un Etat totalitaire ? A noter, tout de même, les excellentes réponses de Pierre-Hervé Grosjean à son encontre, dans l’émission Mots-croisés.

 

Et Christiane Taubira ?

Elle se crispe, bien sûr, avec un aplomb plombé par la manif ! Et peu importe qu’il s’agisse d’un projet de loi inhumain mis en place sur le dos des enfants, puisque nous allons vers la fabrication industrielle d’enfants adoptés pour le besoin des couples homosexuels… Lesquels adoptés, aujourd’hui, nous supplient de ne pas légiférer, avec le soutien des professionnels de l’enfance.

Et François Hollande ?

Un dessin de Tesson qui circule largement sur Facebook...

Stoïque, hier il perdait encore 2 points d’opinion favorable (25%) et gagnait 5 points d’opinions défavorables (64%). Il lui faut sortir de sa coquille idéologique comme un papillon sort de sa chrysalide, revêtir ses ailes, ses habits de président – c’est à dire de celui qui modère – et trouver une porte de sortie.

Qu’il s’agisse de la suppression pur et simple du projet de loi, d’un amendement “union civile” ou d’un référendum tant et tant demandé par 45 % des Français. Quoiqu’il en soit, les arguments sur l’adoption ne manqueront pas d’aller vers l’abandon du projet, puisqu’une majorité de Français, pas fous, sont contre celle-ci.

 

Dimanche, les manifestants se sont contentés de rencontrer François Hollande en cover boy ! © La Manif

Encore faut-il que le président normal ne fasse pas l’autruche comme Bachar al Assad. Surtout si cette mobilisation devient un printemps arabe français, ce qui semble se profiler puisque les manifestants de dimanche veulent remettre le couvert, faute d’avoir été reçus. Comme ce pasteur évangélique, qui affirme que la prochaine fois, nous serons 2 ou 3 millions. En attendant, nous catholiques, outre la prière (voir www.tousenpriere.com), et même si le gouvernement de notre pays semble autiste, soyons comme Ezéchiel (Ez 2) continuons la lutte ! En avant !

 

“Fils de l’homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai.” Et comme il me parlait, l’Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pied, et j’entendis celui qui me parlait. Il me dit: “Fils de l’homme, je t’envoie vers les enfants d’Israël, vers les peuples rebelles qui se sont révoltés contre moi; eux et leurs pères ont péché contre moi, même jusqu’à ce jour.

Ces fils à la face impudente et au coeur endurci, c’est vers eux que je t’envoie. Et tu leur diras: Ainsi a parlé le Seigneur Yahweh.

Pour eux, qu’ils écoutent ou n’écoutent point – car c’est une maison de rebelles – ils sauront qu’il y a eu un prophète au milieu d’eux.

Et toi, fils de l’homme, ne les crains pas et n’aie pas peur de leurs paroles, car tu es avec des char-dons et des épines, et tu habites avec des scorpions. N’aie pas peur de leurs paroles et ne redoute pas leurs faces, car c’est une maison de rebelles.

Et tu leur diras mes paroles, qu’ils écoutent ou n’écoutent pas, car ce sont des rebelles. »

 

Mariage gay : l’homme-objet

«… Elle a choisi le père en scientifique, pour ses gênes son signe astrologique, elle a fait un bébé toute seule » : avec ce projet de mariage gay, la chanson de Goldman est plus que jamais d’actualité !

Afin de mieux comprendre la démarche de ces personnes homosexuelles, je suis allé à la rencontre de quelques unes d’entre elles via Facebook.

Ainsi, Lisa*, lesbienne, veut faire un bébé toute seule… (enfin, pas tout à fait). Extraits de notre conversation. Ames sensibles, s’abstenir !

 

 

– Es-tu pour le mariage homo ?

– Oui.

Pourquoi ?

– Parce que je compte me marier avec ma copine et qu’on a tous le droit d’avoir les mêmes droits.

– Vous voulez des enfants ?

– Oui.

– Mais qui sera le donneur ?

– Je ne sais pas encore. Pourquoi ?

– Cela me pose question : comment, quand cet enfant se demandera qui est son père biologique, vous lui expliquerez la chose ?

– Oui, on lui expliquera. Et si il veut rencontrer son père, il en aura le droit !

– Alors, concrètement, ce bébé aura un papa et deux mamans ?

– Oui, c’est ça.  (A ce moment de la conversation, elle me dit qu’elle doit me laisser. Mais je poursuis tout de même…)

– J’avais une autre question, je voulais savoir si le papa serait payé pour son don de sperme ou pas ?

– Non.

Et si le papa veut voir son enfant biologique, comme par exemple en cas de divorce entre vous et l’autre maman ? Dit autrement : est-ce que le papa sera vraiment un père ou juste un donneur de sperme qui aura ‘aidé’ deux femmes à avoir un enfant ? Aura-t-il le droit par exemple de garder l’enfant le week-end de temps en temps ?

– Je ne sais pas, je n’ai pas réellement réfléchi à tout ça. C’est bon, tu as fini ton questionnaire ?

– J’aimerais bien que tu détailles un peu…

– Je ne compte pas avoir des enfants maintenant mais dans quelques années, alors j’ai le temps d’y réfléchir plus tard. Si je souhaite me marier avec la femme que j’aime c’est mon droit. Si je veux adopter des enfants et que nous ayons toutes les deux des droits sur nos enfants, c’est en étant pour cette loi que j’aurais le droit à tout ça.

– Autre question : si vous aviez le droit à la « procréation médicalement assistée », vous voudriez aussi le mariage gay ou pas ?

– Oui, moi dans tous les cas je veux me marier avec ma copine. Et je veux tomber enceinte en couchant avec le mec qui correspondra à ce que nous voulons toutes les deux. Il correspondra à nos critères.

– Sérieusement ?

– Oui, je suis sérieuse. C’est la solution la plus sûre et la plus naturelle !

– Ce sera de l’amour ?

– Non, je ne peux pas dire que ce sera faire l’amour.

– Donc finalement, tu ne lui demanderas pas d’assumer sa paternité ?

– Non.

– Et si un jour il la réclame ?

– Non, car je lui expliquerai la situation avant de faire quoi que ce soit avec lui. Et puis s’il veut vraiment le voir, cela dépendra de l’enfant.

 

* le prénom a été changé

Valaam, l’archipel des moines, ce soir à 20h40 sur KTO


 

François Lespes m’a envoyé son film il y a quelques semaines, je l’ai regardé ce matin dans le TGV. Un signe qui ne trompe pas : mon voisin de gauche suivait par-dessus mon épaule, grâce aux sous-titres de la traduction du russe vers le français… mais sans doute aussi à cause de la très grande beauté des images.

Car Valaam, l’archipel des moines, c’est avant tout un très très beau film. Dès les premières secondes, on est happé dans un autre monde : un aéroglisseur de l’ère soviétique nous emporte sur un lac gelé, dans la Russie de Saint Pétersbourg.

Qu’allons-nous trouver ? Rien de moins qu’un monastère qui renaît de ses cendres en à peine 23 ans. Et personnellement, ce film a réveillé en moi de nombreux souvenirs, me rappelant le début du renouveau orthodoxe auquel j’ai pu assister en Russie il y a déjà 20 ans, entre 1991 et 1994. (Les églises se remplissaient à vue d’oeil, les russes se mettaient des croix autour du cou, bien que n’ayant jamais pratiqué… et les orthodoxes étaient totalement décomplexés face à la chute de l’URSS !).

Je peux donc dire que dans Valaam, nous retrouvons tout ce qui fait la beauté de l’âme russe et orthodoxe. Malgré le froid, l’atmosphère de ce film est chaleureuse, et intime aussi, sans jamais tomber dans le voyeurisme, avec la simplicité et la discrétion que l’on connaît chez François Lespes. Il nous donne aussi, en filigrane, son témoignage personnel, nous racontant ce qui l’a conduit à Valaam, ce qui fait du film beaucoup plus qu’un simple documentaire : une évangélisation.

De plus, la spiritualité orthodoxe nous fait du bien à nous, occidentaux, et les quelques paroles des moines, qui se confient peu à peu, nous touchent en plein coeur. On retrouve encore cette patte propre de celui qui réalise les témoignages de conversion sur KTO, comme cette jeune fille qui sur un bateau nous explique sa metanoïa en quelques mots limpides.
Comme on aimerait qu’il y ait d’autres films de ce genre sur nos chaînes françaises !

Bref, je suis certain que ce film vous donnera envie, vous aussi, d’aller à Valaam y contempler la nature de cette si belle Russie… et peut-être, qui sait, de vous entretenir avec les moines ?
A ne pas manquer !

Correctif 27 novembre : Valaam est maintenant disponible sur Youtube
Dieu est de retour

La nouvelle évangélisation, c’est maintenant !

La nouvelle évangélisation, c’est maintenant !

Dix ans que j’attendais ça. Dix ans qu’un évêque bien connu du Sud de la France, Mgr Dominique Rey, m’a parlé pour la première fois d’évangélisation et de nouvelle évangélisation, comme je l’ai raconté dans mon livre Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, sorti en 2009. (Cet évêque a été nommé par Benoît XVI pour participer au Synode pour la nouvelle évangélisation qui a lieu en ce moment à Rome).

Un synode sur le sujet ? Mais pourquoi faire ?

Cet évènement est la suite de la création par le pape du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le 21 septembre 2010, afin de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où la première annonce de la foi a déjà retenti et où sont présentes des Eglises d’antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‘d’éclipse du sens de Dieu’ » [1].

Loin d’être une simple parenthèse dans le pontificat de Benoît XVI, ce synode pour la nouvelle évangélisation s’inscrit au contraire dans la droite ligne de la priorité n°1 que le pape s’est fixée : « rendre Dieu présent dans ce monde et ouvrir aux hommes l’accès à Dieu »[2]. N’a-t-il pas également précisé que son pontificat est « un pèlerinage pour apporter Dieu au monde » [3] ?

En effet, depuis que Joseph Ratzinger est sur le trône de Pierre, il emploie le mot « nouvelle évangélisation » tous les 3 mois en moyenne. Il en a aussi parlé dans des textes de référence comme Verbum Domini, sur la Parole de Dieu, dans son livre Lumière du monde… Les prochaines JMJ au Brésil auront également lieu sur ce thème de la mission première de l’Eglise, l’évangélisation.

On voit donc bien qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille ou d’un concept surexploité. D’ailleurs, le pape le précise lui-même : « la nouvelle évangélisation est le premier engagement de tous les catholiques ». C’est donc pour tout le monde ! Même ceux qui n’y croyaient pas. Ou ceux qui voyaient la nouvelle évangélisation comme une simple mouvance au sein de l’Eglise ou un quasi-monopole des communautés nouvelles. Il s’agit bien d’un appel à tous les catholiques, à tous les diocèses, à toutes les communautés au sens large, à toutes les « forces ecclésiales » pour reprendre les mots de Jean-Paul II sur le sujet. N’oublions pas que c’est lui qui a lancé cette formule.

Aux sources de la nouvelle évangélisation

C’était le 9 juin 1979, en Pologne, devant les ouvriers de la ville nouvelle Nowa Huta, l’un des hauts lieux de résistance au communisme, sur une place où il n’était pas prévu par les autorités d’y construire une église. Jean-Paul II déclare alors : « En ces temps nouveaux, en cette nouvelle condition de vie, l’Évangile est de nouveau annoncé. Une nouvelle évangélisation est commencée, comme s’il s’agissait d’une nouvelle annonce, bien qu’en réalité ce soit toujours la même. La croix se tient debout sur le monde qui change ».

(C’était il y a 33 ans, j’étais encore dans le ventre de ma mère et je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait !)

Trois ans plus tard, à Haïti, Jean-Paul II exhorte les croyants à se lancer dans une « nouvelle évangélisation, nouvelle dans son ardeur, nouvelle dans ses méthodes et dans son expression »[4]. Outre ce véritable appel lancé aux catholiques, c’est ici que Jean-Paul II donne sa définition de la nouvelle évangélisation, qu’il nous faudrait encore approfondir.

En 1988, dans son exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici, sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et dans le monde, celui qui est devenu le bienheureux Karol Wojtyla rappelle à plusieurs reprises « l’urgence » d’une nouvelle évangélisation menée par les laïcs : « L’heure est venue d’entreprendre une nouvelle évangélisation, déclare-t-il ; le phénomène de la sécularisation frappe les peuples qui sont chrétiens de vieille date, et ce phénomène réclame, sans plus de retard, une nouvelle évangélisation » [5]

Il s’agit donc bien d’une urgence qui n’est pas totalement nouvelle mais qui reste toujours  cruciale aujourd’hui. Jean-Paul II ajoute : « L’Eglise, qui observe et vit l’urgence actuelle d’une nouvelle évangélisation, ne peut esquiver la mission permanente qui est celle de porter l’Evangile à tous ceux qui – et ils sont des millions et des millions d’hommes et de femmes – ne connaissent pas encore le Christ Rédempteur de l’homme. C’est là la tâche la plus spécifiquement missionnaire que Jésus a confiée et de nouveau confie chaque jour à son Eglise. » [6]

L’évangélisation renouvelée…

Comme je l’écrivais dans mon livre cité plus haut, évangéliser, c’est répondre à cet appel du Christ, lancé il y a 2000 ans, pour répandre l’amour de Dieu dans le monde [7]. Le message de l’Evangile doit donner au monde la révélation d’un chemin qui est aussi Vérité et Vie, or le monde évolue. Pour répondre aux nouveaux défis qu’apporte cette modernité, l’annonce du message – et non pas le message lui-même ! – doit s’adapter. A frais nouveaux, et sans attendre ! Et quoi qu’en disent ceux qui pensent que l’Eglise serait rétrograde, alors qu’elle est au contraire en avance sur la société. (Cf cet article de Stéphanie Lebars proposé en analyse de la série Ainsi soient-ils par la Une du journal Le Monde le 8 octobre dernier, au sujet du synode).

Que dire de plus ? Nous pourrions parler des différentes méthodes de cette évangélisation nouvelle (la nécessite d’une annonce explicite et sans équivoque du Christ [8]), des destinataires possibles (ceux qui ne connaissent pas leur sauveur, comme ceux qui ont quitté l’Eglise sur la pointe des pieds), de nos stratégies, des bons exemples, etc. Nous pourrions énumérer encore les freins à l’évangélisation (lire à ce sujet le chapitre que leur a consacré Mgr Rey ce mois-ci dans son nouveau livre Paroisses, réveillez-vous !).

…c’est maintenant !

Aujourd’hui, l’heure est venue pour nous tous de passer des paroles aux actes. Inspirés par l’Esprit Saint, il est urgent de lancer de nouvelles initiatives tout aussi audacieuses que pertinentes. Il est urgent d’entrer plus facilement encore en relation personnelle avec nos contemporains, au travail, vers nos voisins, dans les rues, sur les places, par Internet et même dans les transports comme le TGV par exemple ! Partout. Il est urgent de témoigner de notre rencontre personnelle avec le Christ, de proposer cette « metanoïa »[9] déterminante pour toute notre vie, sans l’imposer, mais sans s’en cacher non plus. Il est urgent de répondre enfin avec « douceur et respect » à l’attente de tous ceux qui espèrent que nous rendions compte de l’espérance qui est en nous. (Et ils sont bien plus nombreux que nous l’imaginons, d’ailleurs beaucoup ont déjà été touchés par des chrétiens !). Bref, n’attendons plus, la nouvelle évangélisation, c’est maintenant !

Ps : Peut-être Benoît XVI tira-t-il une exhortation de ce synode ? (Comme l’a fait Paul VI pour le synode sur l’évangélisation dans le monde moderne, poussé par Jean-Paul II… [10].)


[1] Benoît XVI, première audience aux membres du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, 30 mai 2011.

[2] Benoît XVI, discours prononcé lors de la bénédiction des flambeaux, sur l’esplanade du sanctuaire de Fatima, au Portugal, le 12 mai 2010.

[3] Benoît XVI, message aux participants au deuxième congrès mondial pour la Pastorale des pèlerinages et des sanctuaires, 27 septembre 2010.

[4] Jean-Paul II, Port-au-Prince (Haïti), 9 mars 1983.

[5] Jean-Paul II,  Christifideles laici, § 4

[6] Ibid, § 35

[7] Cf par exemple la finale de l’Evangile de Matthieu (Mt 28, 19

[8] Cf paragraphe 22, Paul VI, Evangelii Nuntiandi, sur la nécessité d’une annonce explicite.

[9] Lire à ce sujet la conférence du cardinal Ratzinger sur la nouvelle évangélisation pour le jubilé des catéchistes, en l’an 2000.

[10] En 1974, le 4e Synode des évêques se réunit à Rome sur le thème de  l’évangélisation dans le monde moderne. L’histoire raconte qu’au cours d’une des sessions finales, le Rapporteur général, un certain Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie et consulteur au Conseil des Laïcs, demande la parole. Dans une intervention qui s’avèrera prophétique, il demande que le pape Paul VI reprennent à son compte les recommandations élaborées. Celui-ci accepte et en fait l’exhortation apostolique post-synodale Evangelii Nuntiandi, texte de référence encore aujourd’hui sur l’évangélisation dans le monde moderne.