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TGV miséricorde

 

Revenons à l’essentiel pour ce XXIème siècle : la miséricorde de Dieu !

Il y a quelques jours, nous rentrons, mon épouse Marie, nos deux garçons et moi, d’une première communion en Bourgogne par le TGV Dijon-Paris. Le voyage ne va pas être facile, Karol (3 ans) et Joseph (18 mois) sont fatigués par cette longue journée et expriment déjà un peu de mauvaise humeur. En s’installant dans le ‘carré famille’ qui nous est réservé, une passagère, de l’autre côté, nous adresse la parole pour nous tranquilliser : « si vos enfants font du bruit, ne vous inquiétez pas, nous pourrons les supporter, c’est normal, à leur âge ! ».

Quelques instants plus tard, comme ils s’agitent, elle va leur acheter un paquet de chips au wagon-restaurant. Puis la conversation s’engage entre elle et ma femme.

D’origine algérienne, sa vie n’est pas facile : deux filles de deux maris différents, une  situation compliquée à gérer… Elle nous montre des photos d’elles sur son téléphone portable. Karol, qui est fan des téléphones mobiles (il sait parfaitement utiliser mon Iphone), regarde lui aussi.

Pendant ce temps, Joseph s’est attaqué au sac à main de Marie, qu’il vide méticuleusement. S’en échappe une neuvaine à la miséricorde divine. Karol à son tour s’approche de Joseph, il la prend dans les mains et la regarde. Sur la couverture de cette neuvaine, on voit Jésus peint selon la vision de Sainte Faustine.

Karol se dirige vers notre passagère et lui donne la neuvaine, en lui disant, droit dans les yeux : « Jésus, Jésus ». « Ah, je vais regarder », lui répond-elle aussitôt. Elle met ses lunettes et commence à lire. « Cela me touche beaucoup, dit-elle ». Elle s’apprête à nous la rendre mais Marie lui dit « Gardez-la, si cela vous fait plaisir ». « D’accord, je le garde, surtout que lorsqu’un enfant donne, ça veut dire quelque chose d’important ».

En effet, Karol, avec ses yeux perçants, a dû toucher quelque chose en elle. « Et puis, votre fils, on dirait un petit ange », ajoute-elle. Un peu plus tard, elle nous dit aimer la Saint Vierge car  « Marie fait partie de toutes les religions. »

Et voici comment Karol et Joseph ont évangélisé pour la première fois dans le TGV, sans que leurs parents fassent grand chose. Il suffit parfois de si peu !

A l’arrivée, cette femme nous dit « encore merci pour votre cadeau, et puis vous savez, c’est tombé au bon moment, j’en avais bien besoin ».

Quelques instants plus tard, je me tourne vers Marie et je lui demande : « Au fait, sais-tu quel jour on est ? » « Non, me répond-elle » « Nous sommes le dimanche de la divine miséricorde ». Tout s’explique !

Sur le même sujet, lire aussi “Une larme dans le TGV”.

 

Une larme dans le TGV

 

Seule, debout sur la plateforme du TGV en attendant qu’il parte, un téléphone vissé sur l’oreille, une jeune femme essuie une larme. Rangeant ma trottinette avec les bagages, je l’entends dire en soupirant : “ce qui va être pénible, c’est la garde partagée”. Je m’adresse à Dieu : “Seigneur, fais quelque chose pour elle, s’il te plaît !”.

Je vais m’assoir à ma place, côté couloir, carré fond de wagon. Une autre place est encore libre en face de moi, côté fenêtre. Et c’est elle qui vient s’y assoir : nos deux places étaient réservées.

Le hasard avec un grand P, comme dirait un ami. Ce qui signifie pour moi : réponse favorable, il faut y aller ! Monter au créneau, intelligemment, tout en douceur. Que faire ? Lui dire un petit mot de réconfort, ce serait bien le minimum. Mais comment, Seigneur ? Je dois la laisser libre. Faire attention à ne pas divulguer son secret aux autres passagers…

Un petit message par écrit ferait bien l’affaire. Mais je n’ai pas de stylo. Saisissant mon Iphone, je tape dans le bloc-note : “Si vous me permettez, je vais prier pour vous. Peut-être que rien n’est perdu ?”. Et je lui le tends, sous le regard étonné des deux autres personnes assises à côté de nous.
“C’est pour moi ?”, me demande-t-elle, interloquée. “Oui, c’est pour vous”. Elle lit. “Puis-je taper quelque chose ?” me demande-t-elle. “Je vous en prie”. Elle me le rend. Il est écrit : “Je ne sais pas ce que vous avez compris”.

Surprise : feu rouge. Elle ne veut pas en parler. Trop douloureux, trop intime, surtout avec un inconnu. J’écris seulement : “J’ai dû mal comprendre, excusez-moi. J’ai cru vous voir pleurer et parler de garde d’enfants”. J’ajoute, pour m’en excuser : “j’ai entendu beaucoup de souffrances aujourd’hui”. Elle lit mon message et me le rend, sans dire un mot, mais elle me fait timidement oui de la tête, en me fixant droit dans les yeux, comme si elle allait éclater en sanglots. Je lui rends un sourire. C’est tout. Rien qu’un sourire.

Je vais prier pour elle, c’est sûr, et je vous invite à faire de même, chers amis internautes. Depuis Pâques, le Christ a vaincu la mort : il peut tout pour cette jeune femme dont je ne connais même pas le prénom.

NB : Trois mois plus tard, un matin dans le TGV, quelqu’un tape sur mon épaule : “Vous souvenez-vous de moi ? Je voudrais juste vous remercier pour l’attention que vous aviez eue, c’était très gentil.” Encore une nouvelle occasion d’aller plus loin !