Ce que j’ai dit à François Hollande, la veille de la primaire

On le dit sympathique, jovial, même. D’après L’Express, « quatre enfants dont trois militants, un matelas en mousse et une couette bas de gamme dans sa permanence de Corrèze, des collections de France Football de quand il était petit et une conviction que ‘Dieu n’existe pas, plutôt le contraire’ ».

C’est cet homme que j’ai croisé, la veille du premier tour des primaires, gare de l’Est à Paris. Nous prenions le même train pour Nancy, lui pour son dernier meeting avant le premier tour des primaires, moi pour une conférence sur le thème « Comment annoncer le Christ sur Internet ?,  à partir de mon nouveau livre Dieu et Internet (1).

Il était donc là, seul, au kiosque du hall de gare, achetant tranquillement son canard préféré, tel un français normal, à l’allure de chef d’entreprise, vêtu d’un impeccable costume bleu marine, chaussures reluisantes aux pieds, scrutant néanmoins par dessus ses lunettes les titres des journaux de ce jour ô combien crucial pour lui-même et notre destinée toute entière… Quelle vocation que celle de mêler sa vie au destin d’un pays !

Mon sang n’a fait qu’un tour : « il faut lui dire quelque chose, pour faire avancer les choses ». Lui, auteur d’un livre intitulé ‘Un destin pour la France’, lui, probable vainqueur des primaires, lui, présidentiable, futur challenger de Nicolas Sarkozy, voire possible candidat élu en 2012… Sur ces hypothèses, je me lance vers lui :

–       Bonjour, Monsieur Hollande !
–       Bonjour, me répond-il chaleureusement
–       Je partage un certain nombre de vos idées, j’aime ce que vous faites, mais malheureusement je ne pourrai pas voter pour vous demain…

Intrigué, il attend la suite.

–       Oui, malheureusement, vous n’êtes pas contre l’avortement, lui dis-je.

Surpris, il me serre la main avec un grand sourire. J’ajoute :

–       Mais je souhaite bon courage pour demain !
–       Merci, me répond-il encore, sur un ton jovial.

Nous nous quittons bons amis, si l’on peut dire. Quelle ne fut pas ma surprise, le lendemain soir, de découvrir dans son discours l’expression habituelle « partager un certain nombre de mes idées » !

Quand Paris Match titre « la victoire de l’homme tranquille », ou Le Point « est-il si mou ? », on se demande bien ce que cette « sagesse » du candidat autoproclamé « normal » peut bien cacher. Dans la biographie que le journaliste Serge Raffy vient de publier chez Fayard (2), un trait de caractère de François Hollande apparaît : « sa jovialité dissimulerait au fond une perception si ce n’est pessimiste, du moins fataliste, de l’âme humaine » (3).

En le rencontrant, j’ai regretté, un instant, de ne pas avoir avec moi un exemplaire de mon premier livre, Dieu est de retour(4) : je lui aurais volontiers dédicacé cet essai, qui est, je m’en confesse, une bonne nouvelle en soi.

De même que l’humanité toute entière attend la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, la France n’a-t-elle pas surtout besoin du retour de l’espérance ?

 

(1) Dieu et Internet, 40 questions pour mettre le feu au web, Editions des Béatitudes, octobre 2011
(2) Serge Raffy, François Hollande, itinéraire secret, Fayard, octobre 2011
(3) La Croix, 18 octobre 2011
(4) Dieu est de retour, la nouvelle évangélisation de la France, Editions de L’œuvre, mai 2009

 

Steve Jobs iRIP : Dieu a-t-il eu un bug ?

En 2005, mon patron m’a définitivement ‘converti’ à Mac. Après un Power Book G4, je suis passé au Mac Book Pro, d’où j’écris ce billet, en partage de connexion 3G via mon Iphone 4, à la vitesse de 300 km/h. Autant dire que je suis fan ! Mais de là à dire, comme des centaines de milliers d’internautes sur Twitter, que le co-fondateur d’Apple, Steve Jobs (iRIP), a ‘changé le monde’, il y a un pas que je ne peux franchir (Barack Obama lui même a twitté ‘Steve Jobs a changé notre vision du monde’).

Est-ce, finalement, que toutes ces personnes cherchent un sens à leur vie, qu’elles cherchent leur créateur et qu’elles trouvent en ce génie artistique et visionnaire un début de réponse à leurs attentes ? Dans un monde où le relativisme fait passer la nouveauté pour la beauté, il faut dire que les produits d’Apple incarnent aux yeux de nombreux terriens la quintessence même de ce que l’homme a de meilleur en lui. On en ferait presque une ‘évangélisation’ commerciale !

Dans une société où le consumérisme mercantile, érigé en valeur suprême, fait passer le choix pour le bien, il est logique que les auteurs des canons technico-culturels du moment soient eux-mêmes élevés à la gloire mondiale, voire même à l’idolâtrie. Et pourtant, leur vie passe, comme les modes qu’ils ont su créer. Si l’on regarde le premier Macintosh, en 1984, quel manque de goût dirait-on aujourd’hui !

De mon côté, j’ai failli demander à l’illustrateur à qui j’ai commandé le dessin de couverture de mon nouveau livre (Dieu et Internet) de rajouter une pomme croquée à l’ordinateur de Dieu. Mais je me suis ravisé, d’une part pour ménager la susceptibilité du lecteur resté à l’ère Microsoft, d’autre part pour ne pas laisser entendre que Dieu en personne sponsorise une firme dont le logo même est une représentation biblique du péché originel ! De plus, comme Steve Jobs l’avait reconnu lui-même, il avait trouvé l’inspiration de la philosophie artistique de sa marque au cours d’un voyage en Inde, sac au dos, en consommant de la drogue à outrance. On n’est pas loin de Goa, ville hippie au bord de l’Océan indien ou pire encore, des temples érotiques de Khajuraho : quel dépouillement, quel esthétisme !

Une hypothèse : Dieu a eu un plantage sur son PC, et dans sa grande miséricorde – Steve n’a pas été un enfant de choeur – le Créateur l’a rappelé à Lui pour changer le parc informatique du Paradis. Les anges en sont ravis ! A moins que Dieu soit déjà passé à Mac depuis des millénaires, évitant ainsi à tous les saints du ciel le calvaire de bugs ou de pertes de données vitales que subit encore aujourd’hui sur Terre le commun des mortels ?

Quoi qu’il en soit, merci Steve Jobs.